Le 30 septembre 2025, Halima Ben Ali, fille cadette de l’ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, a été arrêtée à l’aéroport Charles de Gaulle à Paris alors qu’elle s’apprêtait à embarquer pour Dubaï. Cette arrestation a été effectuée à la demande des autorités tunisiennes, qui ont émis une notice rouge via Interpol pour des accusations de détournement de fonds publics
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Halima Ben Ali est née le 17 juillet 1992 à Tunis. Elle est la fille de Zine El Abidine Ben Ali, président de la Tunisie de 1987 à 2011, et de sa seconde épouse, Leïla Trabelsi. Le régime de son père a été marqué par des accusations de corruption, de répression politique et de violations des droits de l’homme. Après la chute de son père lors du printemps arabe en 2011, Halima a suivi ses parents en exil, d’abord en Arabie Saoudite, puis à Dubaï, où elle vit et travaille actuellement
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Les autorités tunisiennes ont demandé l’arrestation de Halima Ben Ali en raison de son implication présumée dans des affaires de détournement de fonds publics. Son avocate, Samia Maktouf, a dénoncé ce qu’elle considère comme une « chasse à la femme » et un acharnement judiciaire visant sa cliente en raison de son lien familial avec l’ex-président. Elle a précisé que Halima avait déjà été arrêtée à la demande de la Tunisie en 2018 en Italie, mais avait été libérée par la suite
Halima Ben Ali doit être présentée le 1er octobre 2025 au parquet général de Paris pour la notification de la demande d’arrestation provisoire, puis devant le conseiller délégué pour statuer sur son placement sous écrou extraditionnel ou sous contrôle judiciaire
Une audience devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel, compétente en matière d’extradition, aura lieu ultérieurement.
Cette arrestation suscite des réactions diverses au niveau international. Certains observateurs y voient une tentative de la part des autorités tunisiennes de poursuivre les membres de l’ex-président Ben Ali, tandis que d’autres y perçoivent une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. La France, en tant que pays d’accueil, se trouve dans une position délicate, devant concilier ses engagements internationaux en matière de coopération judiciaire avec le respect des droits fondamentaux de l’individu.
L’affaire soulève également des questions sur la justice transitionnelle en Tunisie, un pays qui peine à tourner la page de son passé autoritaire. Les autorités tunisiennes insistent sur la nécessité de rendre des comptes pour les détournements de fonds publics, tandis que les défenseurs des droits humains mettent en garde contre les risques d’instrumentalisation politique de la justice.
L’évolution de cette affaire sera scrutée de près, tant en Tunisie qu’à l’international, car elle pourrait avoir des implications sur les relations diplomatiques entre la France et la Tunisie, ainsi que sur la perception de la justice tunisienne sur la scène mondiale.