Une caricature publiée par le quotidien français L’Équipe a rapidement enflammé les passions en Algérie. Le dessin représente Luca Zidane, fils de la légende Zinedine Zidane, assis sur le banc de l’équipe nationale algérienne, vêtu du maillot vert des Fennecs. Cette illustration, signée Faro, vise à la fois la sélection nationale et l’identité qu’elle incarne.
Sur le dessin, Luca Zidane est entouré d’une nuée de photographes braquant leurs objectifs sur lui, tandis qu’un joueur algérien célèbre un but en arrière-plan. Le gardien, visiblement ironique, lance : « Vous ne préférez pas filmer un peu le match ? Il y a but, là ! » Ce détail, anodin en apparence, souligne le décalage perçu entre l’attention accordée au nom de famille du joueur et la réalité sportive sur le terrain.
Le choix de Luca Zidane de représenter l’Algérie n’est pas anodin. Jeune gardien de but, il fait un geste chargé de sens, témoignant de ses racines culturelles et des liens historiques complexes entre la France et l’Algérie. La caricature, en exagérant certains traits et en adoptant un ton ironique, laisse entendre que l’Algérie se réjouirait davantage du prestige du nom « Zidane » que des qualités réelles du joueur — une insinuation jugée réductrice et insultante par de nombreux observateurs.
En Algérie, l’arrivée de Luca Zidane est perçue avec fierté et espoir. Son choix d’endosser le maillot vert des Fennecs est un acte de fidélité à ses origines et un symbole fort pour les supporters et la diaspora. Réduire cet engagement à une simple anecdote comique, comme le fait la caricature, est interprété comme une atteinte à l’histoire et à l’identité footballistique du pays.
Les réseaux sociaux ont été le théâtre d’une indignation immédiate. Les supporters algériens ont dénoncé un dessin jugé irrespectueux et provocateur, rappelant que, pour l’Algérie, le football n’est jamais neutre : il croise l’histoire, l’identité et la mémoire collective. « C’est une insulte à notre fierté nationale », a commenté un internaute, tandis qu’un autre déplorait « l’arrogance d’un média français qui minimise notre choix ».
L’affaire rappelle que chaque geste, chaque décision de jouer pour l’équipe nationale, porte une valeur symbolique profonde. Luca Zidane ne se contente pas de rejoindre la sélection : il incarne un pont entre deux cultures et un hommage à ses racines. En caricaturant cette décision, L’Équipe semble passer à côté de l’essentiel : l’émotion, l’histoire et la passion qui entourent le maillot vert des Fennecs.
Pour l’heure, le quotidien français n’a pas réagi à la polémique. Mais cette controverse illustre une réalité incontournable : en Algérie, le football dépasse le sport. Il est un vecteur d’identité, un rappel constant des liens historiques, et chaque ironie, même légère, peut réveiller des blessures anciennes et raviver des débats sur la fierté nationale.