L’Algérie a célébré avec faste sa qualification pour la Coupe du monde 2026. À Oran, jeudi soir, les chants et les drapeaux ont envahi les rues après la victoire nette (0-3) face à la Somalie. Une délivrance pour tout un peuple, privé de Mondial depuis plus de dix ans.Pourtant, derrière cette euphorie, ’avenir de Vladimir Petkovic au poste de sélectionneur reste enveloppé d’incertitude.
Le technicien helvético-bosniaque, en poste depuis deux ans, a accompli sa mission : ramener les Fennecs au plus haut niveau. Mais son avenir à la tête de la sélection reste loin d’être assuré. Sur le plateau de La chaîne L’Équipe, le chroniqueur Bruno Salomon a mis les pieds dans le plat :
« Petkovic ne fait pas du tout l’unanimité. La diaspora algérienne s’enflamme sur les réseaux sociaux, mais le sélectionneur reste une cible de critiques constantes. »
Malgré le succès sportif, le divorce entre une partie des supporters et le sélectionneur semble consommé. Les choix tactiques de Petkovic, souvent jugés frileux, et sa fidélité à certains cadres vieillissants irritent ceux qui réclament davantage de place pour la nouvelle génération.
Un précédent douloureux refait surface au sein de la Fédération algérienne, qui redoute de revivre le même scénario. Bruno Salomon va plus loin :« Il vient de les qualifier, donc il gagne un peu de crédit. Mais est-ce que la Fédération algérienne saura tenir jusqu’au Mondial avec lui ? »
La question n’est pas anodine. En 2022, Vahid Halilhodžić avait subi le même sort au Maroc : limogé quelques mois seulement après avoir qualifié les Lions de l’Atlas pour la Coupe du monde au Qatar. L’histoire pourrait-elle se répéter à Alger ?
Si la qualification pour le Mondial 2026 a automatiquement prolongé le contrat de Petkovic, son avenir immédiat pourrait se jouer lors de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. Le tournoi continental, véritable baromètre de la stabilité des sélections africaines, pourrait bien décider du sort de l’ancien coach des Girondins de Bordeaux.
Pour l’heure, le sélectionneur savoure sa réussite. Mais entre les attentes démesurées du public, les ambitions politiques de la FAF et les critiques récurrentes sur son management, Vladimir Petkovic s’avance vers un Mondial incertain — qualifié, mais contesté.