Le point de passage de Rafah, principal accès terrestre entre l’Égypte et la bande de Gaza, a officiellement rouvert ses portes le 15 octobre 2025, permettant l’entrée de 600 camions d’aide humanitaire destinés aux populations gazaouies. Cette opération inclut des convois transportant du carburant, du gaz naturel, de la nourriture et des produits médicaux, acheminés depuis Rafah vers les points de passage de Kerem Shalom et de Zikim pour distribution à travers la bande de Gaza, et constitue un soulagement crucial pour des dizaines de milliers de familles vivant dans des conditions précaires.
Situé au sud de Gaza, le passage de Rafah constitue le principal canal d’acheminement de l’aide internationale dans la région, et sa réouverture représente une étape clé de la première phase de l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre 2025. Selon les termes de cet accord, Rafah devait rouvrir dans les 72 heures suivant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, permettant la reprise rapide de l’acheminement de l’aide humanitaire et de l’accès des personnes aux services essentiels.
Cependant, cette réouverture avait été suspendue par Israël, qui exigeait que le Hamas restitue toutes les dépouilles de détenus avant tout passage. Après que le Hamas eut remis les corps à deux reprises, la décision de rouvrir le passage a été confirmée le 15 octobre. Cette opération délicate se fera sous la supervision de la Mission d’assistance frontalière de l’Union européenne, garantissant un suivi diplomatique et humanitaire des opérations et une coordination entre toutes les parties impliquées.
Le poste-frontière sera accessible à la fois aux personnes et aux véhicules, bien qu’aucune précision n’ait encore été donnée concernant d’éventuelles restrictions de passage. Sur place, des membres du Croissant-Rouge et d’autres ONG internationales se tiennent prêts à assurer la distribution de l’aide humanitaire dès l’arrivée des camions, tandis que les forces de sécurité égyptiennes surveillent la circulation des convois.
La réouverture du passage intervient après des semaines de pénurie sévère dans la bande de Gaza. Selon les sources humanitaires, les camions transportant de la nourriture représentaient jusqu’ici 85 % du volume total, avec le reste dédié au carburant, au gaz et aux produits médicaux. Avec l’entrée prévue de 600 camions par jour, soit environ 6 000 tonnes de nourriture, chaque habitant pourrait recevoir en moyenne 3 kilogrammes de nourriture par jour, une amélioration notable par rapport au printemps dernier, où certains mois n’avaient enregistré que 300 grammes par personne.
Cette opération constitue non seulement un soulagement immédiat pour les habitants, mais elle envoie également un signal fort sur la volonté internationale de soutenir la population gazaouie, malgré la complexité du contexte sécuritaire et politique.
Cette opération constitue un soulagement immédiat pour les habitants de Gaza, confrontés depuis plusieurs semaines à des pénuries critiques de carburant, de gaz et de nourriture. Cependant, les experts soulignent que le succès durable de cette première phase dépendra non seulement de l’acheminement régulier des biens, mais aussi de la gestion efficace des points de passage, du désarmement partiel du Hamas, et du contrôle strict des flux humanitaires afin d’éviter toute manipulation ou détournement des ressources destinées aux populations civiles.