L’Ukraine fait face à une crise énergétique majeure après une nouvelle vague d’attaques russes sur ses infrastructures électriques et gazières. Dans la nuit de dimanche à lundi, des frappes massives de drones et de missiles ont touché de nombreuses régions, provoquant des coupures de courant à grande échelle.
L’opérateur national, Ukrenergo, a précisé que des programmes de limitation de la consommation avaient été instaurés pour les clients industriels afin de protéger le réseau. Dans plusieurs zones, dont la région de Tcherniguiv au nord, les particuliers ont également été confrontés à des coupures d’électricité d’urgence rendues nécessaires par les dommages causés aux installations.
Le secteur gazier ukrainien est également gravement touché. La compagnie Naftogaz a indiqué que plus de la moitié de ses capacités de production avaient été détruites lors des frappes du 3 octobre, qualifiées de « plus massive attaque de l’histoire sur les infrastructures gazières ». Cette offensive survient à un moment critique, alors que la consommation de gaz est en forte hausse à l’approche de l’hiver, ayant augmenté de plus de 20 % en seulement trois jours, selon Natalia Boïko, membre du conseil de surveillance de Naftogaz. Le directeur général Serguiï Koretsky a confirmé que plusieurs installations essentielles avaient dû interrompre leurs activités.
Sur le plan militaire, l’armée de l’air ukrainienne rapporte que la Russie a déployé 320 drones, dont 283 ont été abattus, et tiré 37 missiles, cinq ayant été détruits par les défenses ukrainiennes. Les frappes ont touché particulièrement les régions de Kharkiv et Poltava, où un site de production de gaz exploité par DTEK a été contraint de cesser ses activités.
Ces attaques interviennent alors que l’Ukraine mène également des opérations contre le secteur pétrolier russe, notamment par des frappes sur des raffineries, entraînant une hausse des prix du carburant en Russie depuis l’été.
Du côté des zones occupées par la Russie, les autorités locales indiquent que 84.000 habitants de la région de Kherson restent privés d’électricité à la suite des bombardements récents.
Alors que l’hiver approche, cette escalade des frappes sur les infrastructures critiques ukrainiennes accentue la vulnérabilité du pays et pose de sérieux défis à sa résilience énergétique.