Le général de division Mohammed Abdulkarim al‑Ghamari, chef d’état‑major militaire des Houthis, est décédé des suites de blessures reçues lors d’une frappe israélienne, ont annoncé jeudi les rebelles yéménites. Selon le communiqué du mouvement, al‑Ghamari a péri « en accomplissant son devoir » aux côtés de plusieurs proches, dont son fils.
Les autorités israéliennes ont reconnu avoir frappé des dirigeants houthis lors d’une opération menée fin août à Sanaa et ont indiqué que al‑Ghamari était décédé des suites de ces blessures. Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, et le Premier ministre Benjamin Netanyahou ont présenté la mort du général comme « un coup porté à des responsables cherchant à nuire à Israël ».
Des analystes estiment que la disparition d’al‑Ghamari — présenté comme l’un des plus hauts commandants militaires du mouvement et un vétéran des structures opérationnelles houthis — représente la perte la plus importante infligée au groupe depuis plusieurs années et témoigne d’une capacité croissante des services de renseignement israéliens à frapper des cibles sensibles au Yémen.
Les Houthis ont intensifié depuis octobre 2023 leurs attaques par missiles et drones contre Israël et contre la navigation en mer Rouge, se présentant en « solidarité » avec les Palestiniens. Ces actions ont provoqué des réponses militaires israéliennes répétées au Yémen et des interventions limitées des États‑Unis pour protéger les voies maritimes. Malgré un cessez‑le‑feu en vigueur entre Israël et le Hamas depuis début octobre, la mort d’un chef militaire de ce niveau risque de raviver les tensions et de modifier l’équilibre opérationnel dans la région.
Les Houthis ont indiqué qu’un successeur serait nommé à la tête de leur état‑major ; les observateurs redoutent néanmoins que l’élimination d’une figure clé entraîne des représailles ciblées ou, inversement, une recomposition stratégique du mouvement. Le caractère ciblé et médiatisé de l’opération pourrait aussi alimenter des cycles de frappes et de ripostes qui compliqueraient la protection du trafic maritime et la stabilité d’acteurs régionaux impliqués indirectement dans ce conflit.