Dans les méandres des réseaux sociaux et les cours des universités, notre jeunesse, désorientée et paumée, s’accroche à des croyances aussi grotesques que pathétiques : le rouge pour « ferrer l’amour », le bleu pour « fuir par la mer », le vert pour « rafler dollars et riyals du Golfe ». On y trouve des portefeuilles fleuris censés attirer les touristes pour des nuits torrides, du laurier glissé sous l’oreiller pour un amant turc fantasmé, ou des mixtures d’herbes bidon pour gonfler les fesses, hommes et femmes confondus. Ces fadaises, véritable poison, gangrènent notre société fragile.
Mais ce cirque ne s’arrête pas à ces couleurs de pacotille ou à ces herbes pour grossir le postérieur. Non, ça va plus loin : amulettes, cailloux, bouts de tissu ou de cheveux, inscriptions pseudo-magiques planquées dans les sacs ou les sous-vêtements, comme si ces babioles avaient des pouvoirs surnaturels ! Quelle est cette farce ? Pourquoi ce délire s’empare-t-il de notre société à la dérive, engluée dans des croyances dignes d’un autre âge et un système éducatif imposé par la clique militaire, tout droit sorti du Moyen Âge ? La faute à une politique répressive qui écrase, à un enseignement pervers concocté par les généraux pour maintenir le peuple dans l’ignorance depuis une indépendance bidon. Ajoutez à cela une foi en lambeaux, un islam dévoyé, et l’héritage toxique de nos ancêtres sorciers, comme la fameuse Dihya ou le charlatan suprême Al-Bouni, dont l’histoire vante les exploits dans la supercherie. Ces idées absurdes, dopées par les égouts médiatiques des militaires, passent de bouche en bouche dans les facs, les rues, les boîtes glauques et les bordels où se croisent jeunes en perdition. Ce qui fait prospérer ce fléau ? On l’emballe dans un vernis spirituel, une soi-disant « énergie positive », comme un écho modernisé de la vieille sorcellerie algérienne. Les chercheurs étrangers, eux, n’y vont pas par quatre chemins : c’est une révolte désespérée contre un quotidien psychologique et économique écrasant, une quête minable de bonheur éphémère, même au prix de la sorcellerie, du charlatanisme et du rejet de la foi.
