Le 18 octobre 2025 marque un tournant dans le dossier nucléaire iranien’ et la sécurité mondiale, l’expiration de la Résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU met fin aux contraintes imposées à Téhéran par le Plan d’action global commun (JCPOA), signé en 2015. Cet accord, négocié entre l’Iran et les grandes puissances (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni, Allemagne), limitait le programme nucléaire iranien à des fins civiles en échange d’un allègement progressif des sanctions économiques. Aujourd’hui, l’Iran revendique sa liberté d’action, relançant son programme nucléaire et plaçant le monde face à un risque d’escalade.
Le JCPOA imposait des restrictions strictes, limitation du nombre de centrifugeuses, plafonnement de l’enrichissement de l’uranium à 3,67 % et inspections rigoureuses de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). En contrepartie, Téhéran bénéficiait d’un accès progressif au commerce mondial. Mais en 2018, le retrait unilatéral des États-Unis sous Donald Trump, accompagné de sanctions sévères, a bouleversé cet équilibre. L’Iran a répondu en augmentant l’enrichissement d’uranium et en restreignant les inspections, considérant que l’accord était vidé de sa substance.
Avec l’expiration de la Résolution 2231, Téhéran estime que ces restrictions n’ont plus de base légale. Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré récemment que le pays n’est plus lié par les engagements du JCPOA, tout en réaffirmant que son programme reste civil. L’Iran exige désormais d’être traité comme tout autre signataire du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
Libéré des contraintes du JCPOA, l’Iran dispose désormais d’une marge de manœuvre considérable pour étendre son programme nucléaire. Le pays peut accroître ses stocks d’uranium enrichi, potentiellement à des niveaux proches de ceux nécessaires à la fabrication d’une arme nucléaire, même si Téhéran continue de nier toute intention militaire. Cette évolution inquiète particulièrement les puissances occidentales, qui redoutent une accélération du seuil de prolifération.
Parallèlement, l’Iran est en mesure de déployer des centrifugeuses plus avancées et plus performantes, ce qui augmenterait significativement sa capacité d’enrichissement et raccourcirait les délais nécessaires pour atteindre des niveaux plus élevés d’uranium enrichi. Ce développement technologique renforce le potentiel stratégique du programme iranien, tout en accroissant l’attention des observateurs internationaux.
Téhéran peut poursuivre des recherches nucléaires plus sophistiquées, explorant de nouvelles applications civiles et militaires, ce qui suscite l’inquiétude des États-Unis et des E3 (France, Allemagne, Royaume-Uni). Dans un contexte régional tendu, notamment avec Israël qui considère tout progrès nucléaire iranien comme une menace existentielle, ces ambitions accentuent le risque d’escalade et compliquent toute démarche diplomatique visant à rétablir un cadre de contrôle international.