Donald Trump a annoncé la réouverture et la modernisation de l’ancienne prison d’Alcatraz, fermée depuis plus de 60 ans, pour y enfermer les individus les plus violents du pays. Une décision à forte portée symbolique dans sa lutte affichée contre la criminalité.
C’est par un message publié dimanche soir sur son réseau social Truth Social que Donald Trump a annoncé une décision aussi spectaculaire que controversée : rouvrir l’ancienne prison d’Alcatraz, au large de San Francisco, fermée depuis mars 1963. Le président américain affirme vouloir en faire un « symbole de loi, d’ordre et de justice ».
« Depuis trop longtemps, l’Amérique est victime de criminels vicieux, violents et récidivistes, la lie de la société. C’est pourquoi j’ordonne aujourd’hui au Bureau des prisons, au ministère de la Justice, au FBI et au ministère de l’Intérieur de rouvrir, agrandir substantiellement et reconstruire Alcatraz », a-t-il écrit.
Alcatraz, située à environ deux kilomètres des côtes de San Francisco, avait accueilli certains des criminels les plus notoires du XXe siècle, dont Al Capone et George « Machine Gun » Kelly. Fermée après seulement 29 années d’activité en raison de coûts jugés exorbitants, la prison est devenue une attraction touristique majeure en Californie.
Mais Donald Trump entend rompre avec cette fonction touristique pour redonner à l’île son rôle carcéral initial. Selon ses services, l’établissement sera modernisé et renforcé pour accueillir les prisonniers considérés comme les plus dangereux des États-Unis. « Nous ne pouvons plus nous permettre de relâcher des récidivistes dans nos rues », a ajouté le président.
Le projet ne fait toutefois pas l’unanimité. L’isolement de l’île et l’absence de ressources naturelles (notamment d’eau potable) avaient contribué à sa fermeture en 1963. À l’époque, le coût de fonctionnement d’Alcatraz était presque trois fois supérieur à celui des autres établissements fédéraux. En relancer l’exploitation nécessitera des milliards d’investissements, dans un contexte budgétaire déjà tendu.
Les détracteurs du projet dénoncent également une mesure plus symbolique qu’efficace. Certains y voient une manœuvre électorale destinée à flatter un électorat sensible aux discours sécuritaires, tandis que d’autres s’inquiètent de l’orientation punitive du système pénal américain sous cette nouvelle impulsion présidentielle.
Quoi qu’il en soit, la décision de Donald Trump de redonner vie à Alcatraz marque une rupture assumée avec les politiques carcérales réformistes de ces dernières décennies. Elle reflète une volonté de durcissement sécuritaire qui pourrait profondément modifier le paysage pénitentiaire américain.