Les prix du pétrole sont restés stables ce jeudi, après une augmentation observée mercredi, soutenue par des données montrant une baisse plus importante que prévu des stocks d’essence aux États-Unis. Cependant, les préoccupations économiques mondiales continuent de peser sur le marché, limitant les perspectives d’une reprise rapide de la demande en pétrole.
Le prix du Brent de la mer du Nord a gagné 17 cents pour s’établir à 71,12 dollars le baril à 8h43 GMT, tandis que le WTI a augmenté de 13 cents, atteignant 67,81 dollars le baril. Cette stabilité intervient après un gain d’environ 2 % mercredi, lorsqu’une chute des stocks de pétrole et de carburant a été révélée par l’Administration américaine d’information sur l’énergie. Les stocks d’essence aux États-Unis ont chuté de 5,7 millions de barils, dépassant largement les prévisions des analystes qui tablaient sur une baisse de 1,9 million de barils. De plus, les stocks de distillats ont également diminué davantage que prévu, bien que les stocks de pétrole brut aient légèrement augmenté.
Cette réduction des stocks d’essence a alimenté les attentes d’une reprise saisonnière de la demande au printemps, à un moment où les États-Unis se préparent à la période de conduite estivale. Cependant, l’optimisme généré par cette baisse a été atténué par d’autres facteurs macroéconomiques, notamment les tensions commerciales mondiales.
Les inquiétudes concernant la guerre commerciale entre les États-Unis et l’Union européenne ont pesé lourdement sur le marché du pétrole. Le président américain Donald Trump a menacé mercredi d’intensifier la guerre commerciale en imposant de nouveaux tarifs douaniers sur les produits européens, tandis que les partenaires commerciaux des États-Unis ont annoncé qu’ils riposteraient aux nouvelles barrières commerciales. Cette escalade a fragilisé la confiance des investisseurs et des entreprises, augmentant ainsi les craintes d’une récession qui pourrait affecter négativement la demande de pétrole.
L’impact de cette instabilité économique sur le marché mondial de l’énergie est palpable, avec des analystes qui ajustent leurs prévisions pour le prix du pétrole. Les experts de Citibank estiment désormais que le prix du Brent pourrait descendre à 60 dollars le baril d’ici le second semestre 2025.
En parallèle, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a signalé dans son rapport mensuel une augmentation significative de la production de pétrole brut par le Kazakhstan en février. Ce surcroît de production met une pression supplémentaire sur l’alliance OPEP+, qui lutte pour respecter les objectifs de production fixés lors de ses réunions précédentes.
Les marchés de l’énergie ont également dû faire face à des inquiétudes croissantes concernant la demande de kérosène. Bien que le secteur aérien connaisse une reprise progressive, les chiffres de la Transportation Security Administration (TSA) ont montré que le volume de passagers en mars était en baisse de 5 % par rapport à l’année précédente, malgré un trafic atone en février.
Malgré ces inquiétudes économiques, les données récentes concernant la demande mondiale de pétrole ont limité la faiblesse du marché. Selon JPMorgan Chase & Co., la demande mondiale de pétrole pour la période du 1er au 11 mars s’élevait à 102,2 millions de barils par jour, soit 1,7 million de barils de plus par rapport à l’année précédente et 60 000 barils de plus que prévu pour le mois de mars 2025. Cela démontre que, bien que des incertitudes économiques persistent, la demande globale de pétrole reste relativement solide.