Les prix du pétrole ont reculé ce mardi 22 juillet, plombés par les craintes d’une intensification de la guerre commerciale entre les États-Unis et l’Union européenne, deux des plus grands consommateurs de brut au monde. Cette tension géopolitique grandissante inquiète les marchés, qui redoutent un impact négatif sur la croissance économique et, par conséquent, sur la demande mondiale de carburant.
À 06h58 GMT, le baril de Brent s’échangeait à 68,93 dollars, en baisse de 28 cents (-0,40 %), tandis que le WTI perdait 37 cents (-0,55 %) à 66,83 dollars. Le contrat WTI pour livraison en août expirant aujourd’hui, le contrat de septembre, plus représentatif, reculait à 65,66 dollars.
Les analystes soulignent que les marchés sont particulièrement sensibles à l’agenda politique, alors que les États-Unis menacent d’imposer des droits de douane de 30 % sur les importations européennes dès le 1er août. De son côté, l’Union européenne envisage une série de contre-mesures, dans un climat commercial de plus en plus tendu.
« Les inquiétudes concernant la demande persistent dans un contexte de tensions commerciales croissantes », explique Priyanka Sachdeva, analyste senior chez Phillip Nova. Elle ajoute que les investisseurs surveillent également les conséquences des nouvelles sanctions américaines sur le pétrole russe.
Si les inquiétudes liées à l’offre semblent s’atténuer – notamment grâce à la reprise de la production de l’OPEP+ et au cessez-le-feu entre l’Iran et Israël – les craintes sur la croissance économique mondiale prennent désormais le dessus. En mai, l’Arabie saoudite a d’ailleurs exporté son volume de pétrole brut le plus élevé depuis trois mois, selon les données de la Joint Organizations Data Initiative (JODI).
Le recul du dollar a toutefois contribué à limiter la baisse des prix, en rendant le pétrole moins cher pour les acheteurs utilisant d’autres devises. Mais cela n’a pas suffi à inverser la tendance.
Tony Sycamore, analyste chez IG, résume : « Les craintes de guerre commerciale ont effacé le soutien apporté par un dollar plus faible. »
À mesure que la date butoir du 1er août approche, les marchés restent dans l’expectative. Le pétrole, une nouvelle fois, se trouve au cœur d’une équation mêlant géopolitique, économie mondiale et politique intérieure américaine.