L’Ébola a tué plus de 1 700 personnes depuis son apparition en août dernier. Et la fermeture des frontières avec la RDC frappée par le virus Ébola pourrait « entraver » les efforts de « contrôle du virus », a déclaré un responsable de la santé de l’UA.
Un haut responsable de la santé de l’Union africaine (UA) a mis en garde contre une réduction des déplacements en République démocratique du Congo, alors que l’épidémie d’Ébola pourrait se propager plus largement dans la région.
Selon le ministère de la Santé de la RDC, l’épidémie actuelle d’Ébola a tué plus de 1 700 personnes depuis son apparition dans les provinces de l’est du Nord-Kivu et de l’Ituri, en août dernier.
« Nous voulons nous assurer que la communauté internationale et les États membres d’Afrique n’imposent aucune restriction de déplacement à quiconque se rendant en dehors de la RDC ou venant à l’extérieur de la RDC », a annoncé John Nkengasong, directeur des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies de l’UA.
Cela empêcherait « de contrôler efficacement le virus », a déclaré Nkengasong à la presse au siège de l’UA à Addis-Abeba, capitale de l’Éthiopie.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a expliqué mercredi que l’épidémie était une urgence de santé publique de portée internationale (PHEIC), quelques jours à peine après la propagation du virus dans un grand centre urbain, et elle évoquait le risque d’une augmentation rapide des taux de transmission.
Une telle déclaration attire généralement l’attention de la communauté internationale et peut entraîner une augmentation de l’aide internationale.
L’OMS a déclaré que toute fermeture des frontières avec la RDC pourrait rendre plus difficile le déplacement de personnes et de fournitures médicales dans ou hors de la zone touchée, entravant potentiellement les efforts des équipes pour mettre fin à l’épidémie.
« Pour le reste du monde, la principale recommandation est: soutenez la RDC et de ne pas paniquer », a conseillé vendredi la porte-parole de l’OMS, Margaret Harris. « Ne fermez pas les frontières. Ne mettez pas de restrictions sur les voyages et le commerce. Ne paniquez pas ».
Mais les efforts pour mettre fin à l’épidémie ont été à plusieurs reprises entravés par une profonde méfiance de la communauté envers la crise et envers les autorités.
Des agresseurs non identifiés ont assassiné deux agents de santé Ébola près de Mukulia dans le Nord-Kivu la semaine dernière, le dernier d’une série d’agressions contre le personnel médical et les établissements de santé.
Par ailleurs, les agents de santé ont vacciné quelque 160 000 personnes. Le vaccin est expérimental, mais son efficacité est estimée à 97,5% et, selon l’OMS, il pourrait protéger une personne pendant une période allant jusqu’à 12 mois.