Les déclarations sont prononcées au milieu de l’escalade des tensions avec le Pakistan à propos du Cachemire.
« Le gouvernement indien envisage une possible modification de sa doctrine sur les armes nucléaires », a déclaré vendredi le ministre de la Défense, Rajnath Singh.
Les déclarations de Singh sont exprimées au milieu de l’escalade des tensions entre l’Inde et le Pakistan sur le Cachemire.
La politique consistant à « ne pas être le premier à utiliser des armes nucléaires » est la pierre angulaire de la politique indienne en matière d’armes nucléaires depuis des décennies.
Le responsable a déclaré que le gouvernement maintenait fermement sa politique consistant à ne pas être le premier à déclencher la guerre nucléaire contre un pays quelconque, mais a répété que ce qui se passera dans le futur dépendra des circonstances.
Une promesse de « réviser et d’actualiser la doctrine nucléaire indienne » était incluse dans le manifeste du Parti du peuple indien (BJP) au pouvoir pour les élections de 2014. La promesse, cependant, n’était pas mentionnée dans le manifeste des élections de 2019.
Différents analystes soulignent que la déclaration de Singh cherche à dissuader le Pakistan d’utiliser des armes nucléaires contre l’armée indienne dans le cadre d’une guerre conventionnelle limitée. Une arme nucléaire tactique a une puissance explosive plus faible, conçue pour être utilisée sur un champ de bataille dans des situations militaires.
L’Inde s’est déclarée puissance nucléaire après avoir fait exploser un engin nucléaire en mai 1998.
Selon la doctrine nucléaire indienne, la nation n’utilisera une telle arme que pour faire face à une attaque nucléaire sur le territoire indien ou ses forces.
La doctrine autorise également le gouvernement à utiliser des ressources pour créer et maintenir un minimum de « dissuasion nucléaire crédible ».
Il se réserve également d’utiliser des armes nucléaires en cas d’attaque avec des armes chimiques ou biologiques. La doctrine envisage également de continuer à œuvrer pour l’objectif d’un monde exempt d’armes nucléaires par le désarmement mondial, vérifiable et non discriminatoire.
Outre l’Inde, la Chine a également promis de ne pas « être le premier à utiliser des armes nucléaires ».
En revanche, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Pakistan et la Russie ont déclaré qu’ils utiliseraient des armes nucléaires, que ce soit contre les nations nucléaires ou non nucléaires, au cas où leur territoire serait attaqué.
Israël, pour sa part, a refusé de confirmer ou de nier avoir des armes nucléaires. Les analystes militaires décrivent leur doctrine comme « l’option Samson », qui prévoit de riposter en « dernier recours » contre un pays dont l’armée envahit ou détruit une grande partie d’Israël.