À deux semaines des élections européennes prévues pour le 9 juin, le face-à-face télévisé entre le Premier ministre Gabriel Attal et Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national (RN), a captivé l’attention, marquant un moment décisif dans la campagne électorale.
Durant 1 heure et 15 minutes sur France 2, les deux leaders politiques ont confronté leurs visions, abordant des sujets cruciaux pour les électeurs.
Jordan Bardella a ouvert le débat en critiquant vivement le bilan d’Emmanuel Macron et de Gabriel Attal, les accusant de nuire au pouvoir d’achat des Français, de favoriser une « submersion migratoire » et de promouvoir une « écologie punitive ». Il a souligné l’importance de ce scrutin pour évaluer les politiques des dernières années.
En réplique, Gabriel Attal a dramatisé les enjeux des élections, les qualifiant de « plus importantes de notre histoire ». Il a évoqué les menaces telles que le retour de la guerre en Europe, le dérèglement climatique et les défis liés à l’intelligence artificielle, soulignant l’urgence d’une réponse européenne unie à ces défis.
Les débats ont également porté sur la transition énergétique. Bardella a critiqué les politiques écologiques actuelles, particulièrement l’interdiction de la vente des véhicules thermiques à partir de 2035, qu’il considère comme une dépendance accrue à la Chine pour les batteries électriques. Attal a défendu cette décision, plaidant pour des investissements massifs dans l’industrie décarbonée pour anticiper la hausse des prix du pétrole.
Sur la question agricole, Bardella a plaidé pour la fin des accords de libre-échange mettant en concurrence les produits français avec ceux provenant de pays aux normes moins strictes. Il a souligné la nécessité de protéger l’agriculture française contre une concurrence déloyale. Attal a rétorqué que tous les accords commerciaux ne sont pas identiques et doivent être évalués au cas par cas.
Le débat a également abordé la question migratoire, avec la proposition de Bardella d’établir une « double frontière » pour limiter la libre circulation des ressortissants non européens au sein de l’UE. Attal a critiqué cette proposition, la qualifiant d’impraticable et nuisible pour les travailleurs transfrontaliers français, soulignant qu’il existe déjà des contrôles aux frontières qui peuvent être renforcés sans recourir à des mesures extrêmes.
Les échanges ont également porté sur les relations avec la Russie et la guerre en Ukraine, où Attal a attaqué Bardella sur les liens historiques du RN avec Moscou, tandis que Bardella a reconnu une « naïveté collective » à l’égard de Vladimir Poutine.
Ce débat a été critiqué pour le manque d’équité du temps de parole alloué par France 2. Les principaux candidats se retrouveront le lundi 27 mai sur BFM-TV pour un nouveau débat, espérant une répartition plus équitable du temps de parole et une discussion plus approfondie des enjeux européens.