L’arrestation de 95 Libyens en Afrique du Sud, soupçonnés de s’entraîner dans un camp militaire clandestin, soulève de nombreuses questions sur la sécurité et la politique internationales. Ces individus, arrivés sous prétexte de suivre une formation de vigiles, ont été appréhendés dans une ferme près du Mozambique, à White River.
La police sud-africaine a mené un raid à White River, dans la province de Mpumalanga, à environ 360 km à l’est de Johannesburg. Les autorités ont arrêté les 95 Libyens et les interrogent actuellement. Selon Athlenda Mathe, porte-parole de la police, ces individus sont entrés en Afrique du Sud en avril, prétendant suivre une formation de sécurité, mais sont soupçonnés de recevoir un entraînement militaire.
Le gouvernement libyen, reconnu par l’ONU, a nié tout lien avec ce groupe, affirmant sa volonté de coopérer à l’enquête pour identifier ces personnes. Les autorités sud-africaines, quant à elles, poursuivent les recherches pour trouver d’éventuels liens avec d’autres camps similaires dans la région.
Sur les lieux du camp présumé, des tentes kaki, des sacs de sable, et des hommes en tenue civile ont été découverts. Bien qu’aucune arme n’ait été trouvée immédiatement, les autorités continuent leurs investigations. Le lieu, signalé comme une académie de sécurité spécialisée, est géré par un Sud-Africain.
L’Afrique du Sud, avec ses frontières poreuses et son taux élevé de corruption, est un terreau fertile pour la criminalité. Le pays abrite plus de 15 000 sociétés de sécurité employant environ 2,8 millions d’agents. De plus, le pays est considéré comme un centre financier pour des groupes islamistes comme l’État islamique.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est en proie à des affrontements entre diverses factions armées. Ces groupes cherchent souvent à s’entraîner à l’étranger pour renforcer leurs capacités militaires. Le politologue Jalel Harchaoui souligne que de telles formations sont souvent déguisées en sociétés de sécurité privées.
Cette arrestation souligne la nécessité d’une coopération internationale accrue pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé. Les mesures prises par les autorités sud-africaines et la réponse du gouvernement libyen seront cruciales pour prévenir de telles activités à l’avenir. La situation met également en lumière les défis sécuritaires que l’Afrique du Sud doit relever pour assurer la sécurité nationale et régionale.