Ce mardi 30 juillet, le président réformateur iranien Massoud Pezeshkian a prêté serment devant le Parlement en tant que neuvième président de la République islamique, succédant à Ebrahim Raïssi, tragiquement décédé dans un accident d’hélicoptère en mai. Lors de la cérémonie retransmise en direct par la télévision d’État, Pezeshkian a juré devant le Coran et le peuple iranien de défendre la religion officielle, le système de la République islamique et la constitution du pays.
Pezeshkian, âgé de 69 ans et ancien chirurgien, a débuté son mandat de quatre ans après avoir été officiellement entériné par le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. Dans les deux semaines à venir, il devra présenter les membres de son cabinet au Parlement, qui devra leur accorder sa confiance. L’élection de Pezeshkian marque le début d’une ère potentiellement transformative pour la politique iranienne, alors que le pays navigue dans un climat international et régional particulièrement tendu.
La victoire de Pezeshkian contre l’ultraconservateur Saeed Jalili souligne une préférence publique pour une gouvernance plus modérée. Son élection intervient dans un contexte de tensions exacerbées au Moyen-Orient, en grande partie dues au conflit en cours à Gaza. Le discours inaugural de Pezeshkian a réaffirmé l’engagement de l’Iran envers la cause palestinienne, un axe central de sa politique étrangère. Le soutien à l’« axe de la résistance » – qui inclut des groupes comme le Hamas, le Hezbollah, et les Houthis – demeure ferme, comme en témoigne la présence de figures emblématiques de ces groupes à la cérémonie d’assermentation.
Le président Pezeshkian a promis de poursuivre vigoureusement le soutien à la cause palestinienne, une position susceptible d’exacerber les tensions avec Israël et les pays occidentaux, notamment les États-Unis. En parallèle, il a exprimé une volonté de négocier avec Washington pour relancer les discussions sur le programme nucléaire iranien, suggérant une possible ouverture diplomatique malgré les contradictions apparentes de sa politique étrangère.
Le choix de Mohammad Reza Aref comme premier vice-président renforce l’image réformatrice du nouveau gouvernement. Aref, ayant déjà occupé des fonctions importantes sous le président Mohammad Khatami, apporte une expertise précieuse dans la gestion des affaires intérieures et la diplomatie. Cependant, les pouvoirs du président iranien restent limités par le rôle prééminent du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, qui demeure le décideur ultime sur les questions stratégiques majeures.
Le début du mandat de Pezeshkian représente un tournant potentiel pour l’Iran, avec des ambitions de réformes internes et de dialogues extérieurs, tout en conservant un soutien fort aux acteurs régionaux anti-israéliens. L’efficacité de cette dualité sera cruciale pour l’avenir politique de l’Iran. Le succès de Pezeshkian dans la mise en œuvre de ses politiques internes et la gestion des relations internationales déterminera sa capacité à naviguer entre les besoins de réformes internes et les exigences de la diplomatie régionale et mondiale.
En somme, le président Massoud Pezeshkian se trouve à la croisée des chemins, devant équilibrer les aspirations réformatrices avec les impératifs géopolitiques de l’Iran tout en faisant face aux défis imposés par les tensions régionales et les enjeux internationaux.