Le Moyen-Orient est de nouveau au bord d’une guerre dévastatrice entre deux rivaux historiques, Israël et l’Iran, dont les tensions persistent depuis près de 45 ans. Ce moment est sans doute l’un des plus dangereux pour l’ensemble de la région.
Depuis sa transformation en république islamique après le renversement du Shah en 1979, l’Iran a affiché un engagement ferme à éradiquer l’État d’Israël, qualifié de « régime sioniste ». Israël accuse le Corps des Gardiens de la Révolution Islamique d’Iran de diffuser la violence à travers le Moyen-Orient par le biais de mandataires, une position partagée par plusieurs capitales arabes, notamment Riyad.
L’attaque à la roquette de l’Iran, présentée par Téhéran comme une réponse aux éliminations de figures clés du Hezbollah et du Hamas, ne restera probablement pas sans réaction. Les déclarations d’Iran, indiquant une préparation à une escalade supplémentaire en cas de riposte israélienne, n’ont pas dissuadé l’armée israélienne, bien que les menaces de Téhéran doivent être prises au sérieux.
Israël a clairement annoncé sa détermination à répondre. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé que « l’Iran paiera un lourd tribut » pour ses attaques. En avril, lorsque l’Iran a tiré des missiles sur Israël en réponse à des frappes israéliennes à Damas, les alliés occidentaux ont appelé à la retenue. Les appels à la modération se font entendre à nouveau, mais avec moins d’insistance cette fois-ci.
Le président américain Joe Biden a souligné que les États-Unis ne soutiennent pas une frappe israélienne contre les installations nucléaires iraniennes, tout en affirmant qu’Israël a le droit de répondre, mais doit le faire de manière proportionnée. Cette dynamique crée une tension supplémentaire, alors que les États-Unis tentent de maintenir un équilibre délicat.
L’attente en Israël est palpable, notamment au sein du cabinet de guerre. Naftali Bennett, ancien Premier ministre, a évoqué l’opportunité unique d’affecter durablement le paysage du Moyen-Orient, appelant à frapper les installations nucléaires iraniennes.
Les conséquences d’une telle action pourraient cependant être catastrophiques. Bien que les frappes israéliennes en réponse aux 180 missiles iraniens soient sur la table, la prudence prévaut. Des sources gouvernementales suggèrent que la réponse israélienne serait réfléchie, ciblant des infrastructures militaires sans toucher aux installations pétrolières ou nucléaires, pour éviter des répercussions sur l’économie régionale et sur les prix du pétrole.
En cas de conflit plus large, les experts estiment que les confrontations pourraient se limiter à des frappes aériennes, la distance géographique et les réalités politiques limitant les opérations terrestres dévastatrices des décennies passées. L’Iran, tout en continuant de menacer, a jusqu’à présent évité une confrontation directe.
D’autres pays de la région, comme l’Égypte et la Syrie, semblent désireux d’éviter une escalade militaire, leur situation intérieure et économique les poussant à une retenue prudente. Les États du Golfe, renforçant leurs partenariats de sécurité avec les États-Unis, préfèrent également rester en retrait pour ne pas être entraînés dans un conflit.
La position des États-Unis, traditionnellement perçue comme celle d’un allié inconditionnel d’Israël, s’est nuancée. Biden a rappelé à Netanyahu de peser les conséquences de ses actions, soulignant la nécessité d’éviter une escalade militaire contre l’Iran.
Dans ce climat tendu, plusieurs facteurs tempèrent les actions militaires. Les calculs stratégiques des acteurs régionaux, associés à l’attention croissante des États-Unis, suggèrent que le compte à rebours vers une guerre généralisée pourrait ne pas être aussi imminent qu’il y paraît. Cependant, la dynamique volatile de la région, conjuguée à des décisions impulsives, pourrait rapidement renverser cet équilibre précaire. L’attention du monde entier est ainsi rivée sur les développements de cette situation explosive.