Le sommet mondial sur la biodiversité (COP16), prévu en Colombie, rencontre de sérieux obstacles en raison des violences perpétrées par des groupes armés tels que l’Estado Mayor Central (EMC). Sous le thème de la « paix avec la nature », cet événement crucial pour la préservation de l’environnement est mis en péril par des factions rebelles qui contrôlent d’importantes parties de l’Amazonie colombienne. Ces groupes utilisent la déforestation comme un outil stratégique pour faire pression sur le gouvernement, intensifiant ainsi la destruction d’un des écosystèmes les plus riches en biodiversité de la planète.
Récemment, des attaques dans la région d’El Plateado ont blessé plusieurs personnes et bloqué des routes, à quelques jours de l’ouverture du sommet à Cali. Cette situation souligne la fragilité de la paix et l’importance de sécuriser l’événement pour garantir la protection des participants et des négociations sur la biodiversité mondiale.
Le président Gustavo Petro, connu pour ses efforts en faveur de l’écologie et son engagement envers une politique de « paix totale » avec les groupes armés, a réagi en mobilisant plus de 12 000 forces de sécurité. Malgré cette démonstration de force, sa stratégie de dialogue avec les rebelles peine à aboutir, laissant place à une recrudescence des violences et à une exploitation accrue des zones écologiquement sensibles. La déforestation est ainsi utilisée non seulement pour tirer des bénéfices économiques, mais également pour renforcer le pouvoir politique de ces groupes.
Ce paradoxe met en lumière une situation particulièrement complexe : un pays souvent salué pour sa biodiversité se retrouve victime d’une guerre environnementale menée par des acteurs armés. Ces derniers, en accentuant la déforestation de l’Amazonie, sapent non seulement les efforts de protection environnementale de la Colombie, mais aussi les engagements pris à l’échelle internationale dans le cadre de la COP16.
La présence d’environ 200 pays pour discuter des stratégies de conservation de la nature se déroule dans un climat de violence, posant la question de la capacité de la Colombie à concilier sécurité et protection de son patrimoine naturel. Le sommet COP16 cristallise ainsi les enjeux globaux liés à la biodiversité, tout en illustrant les défis sécuritaires dans les régions où les ressources naturelles sont exploitées pour alimenter des conflits armés.
Le défi pour le président Petro est de taille : prouver que la paix avec la nature est possible dans un pays en proie à des tensions armées et des intérêts économiques destructeurs. Ce sommet pourrait bien devenir un symbole d’une lutte plus large, où la défense de la biodiversité mondiale ne peut se faire sans des efforts concertés pour instaurer la paix et renforcer la sécurité dans les zones les plus vulnérables.