Vendredi 11 juillet 2025 – Les cours du pétrole ont connu une nette hausse en fin de semaine, portés par une série de signaux contradictoires mêlant tensions géopolitiques, incertitudes économiques et annonces de possibles sanctions contre la Russie.
Le baril de Brent a progressé de 2 %, à 69,99 dollars, tandis que le brut américain WTI grimpait de 2,2 %, à 68,06 dollars. Ces gains hebdomadaires (+2,5 % pour le Brent, +1,6 % pour le WTI) reflètent l’anxiété croissante des marchés face à une situation énergétique mondiale plus instable que jamais.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’offre mondiale pourrait être moins abondante qu’elle ne le paraît. L’AIE pointe un raffermissement de la demande saisonnière, notamment liée aux voyages estivaux et à la consommation d’électricité, qui pousserait les raffineurs à augmenter leur production. Mais en parallèle, l’agence a abaissé ses prévisions de croissance de la demande mondiale, évoquant la possibilité d’un excédent structurel dans les mois à venir.
Les analystes de Commerzbank alertent néanmoins : « L’OPEP+ va rapidement augmenter sa production, ce qui pourrait entraîner un excédent important. Pourtant, à court terme, les prix restent soutenus. »
Un soutien confirmé par la Russie : son vice-Premier ministre Alexandre Novak a annoncé que Moscou compenserait les excès de production observés dans les mois précédents, en août et septembre.
Les marchés réagissent aussi à une autre menace : celle d’un durcissement de sanctions contre la Russie. Le président américain Donald Trump a promis une « déclaration majeure » sur Moscou lundi prochain, alimentant les spéculations sur de nouvelles mesures ciblées.
L’Union européenne, de son côté, travaille toujours à l’adoption d’un 18e paquet de sanctions contre Moscou. L’une des propositions phares du texte est l’abaissement du plafond du prix du pétrole russe à 50 dollars le baril, soit 15 % en dessous de la moyenne des prix du marché sur dix semaines. Cette initiative vise à réduire encore les revenus pétroliers de la Russie.
Autre facteur de tension : l’Arabie saoudite a récemment envoyé vers la Chine environ 51 millions de barils de brut, un record depuis plus de deux ans. Un chiffre révélateur de la vitalité de la demande asiatique, mais aussi du repositionnement géopolitique de Riyad.
Alors que les États-Unis et l’Union européenne s’apprêtent à frapper encore plus durement la Russie, les analystes s’accordent à dire que le marché pétrolier entre dans une phase de grande volatilité. L’équilibre entre offre et demande reste précaire, et toute nouvelle décision politique pourrait provoquer des mouvements brusques.
Comme l’a résumé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot : « Le prochain train de sanctions sera le plus dur jamais imposé à la Russie. Et cette fois, nous agissons de concert avec Washington. »