Le 28 octobre 2024, Patricia Kaliati, la cheffe de l’opposition malawite et secrétaire générale du Mouvement uni de transformation (UTM), a comparu devant un tribunal de Lilongwe, où elle a été formellement inculpée de complot criminel visant à assassiner le président Lazarus Chakwera. Son arrestation par la police, intervenue jeudi dernier, a suscité une onde de choc au sein de la classe politique et de la société civile malawite.
Patricia Kaliati, députée depuis 1999 et ancienne ministre, dirige le parti UTM, qui a récemment quitté la coalition gouvernementale après la mort tragique de l’ancien vice-président Saulos Chilima dans un accident d’avion le 10 juin dernier. Ce départ de la coalition, qui avait soutenu Chakwera lors des élections de 2020, a exacerbé les tensions politiques au Malawi. L’UTM, sous la direction de Kaliati, a depuis intensifié ses critiques contre le gouvernement, ce qui a culminé avec les accusations portées à son encontre.
Au tribunal, Kaliati a été accusée d’avoir conspiré entre mars et juin avec deux complices non identifiés, toujours en fuite, pour orchestrer l’assassinat du président Chakwera. Son avocat, Khwima Mchizi, a déclaré à l’AFP que sa cliente, qui se considère innocente, a choisi de garder le silence pour l’instant et attend une audience de libération sous caution prévue plus tard dans la journée.
À l’extérieur du tribunal, des milliers de partisans de l’UTM ont manifesté leur soutien à Kaliati en scandant des chants antigouvernementaux, témoignant de l’implication politique et sociale entourant cette affaire.
En parallèle, le président Chakwera a instauré une commission d’enquête pour examiner les circonstances de l’accident fatal ayant coûté la vie à Chilima, une décision annoncée la semaine précédente. Ce développement montre à quel point la situation politique est volatile et comment les événements récents continuent d’alimenter des tensions entre le gouvernement et l’opposition.
Le procureur Levison Mangani a requis une prolongation de sept jours de la détention de Kaliati pour mener des enquêtes supplémentaires et analyser les preuves recueillies lors des perquisitions effectuées par la police.