La justice française a ordonné, ce vendredi, la libération de Georges Ibrahim Abdallah, militant libanais et plus ancien prisonnier politique du pays, après avoir purgé près de quatre décennies derrière les barreaux.
Georges Ibrahim Abdallah, ancien membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), a été condamné en 1987 à la réclusion à perpétuité pour son rôle présumé dans l’assassinat, en 1982, de Charles Robert Ray, attaché militaire américain, et de Yakov Barsimantov, diplomate israélien. À 73 ans, Abdallah avait la possibilité d’être libéré dès 1999, mais il a été maintenu en détention en raison de pressions exercées par les États-Unis et Israël. Il a formulé onze appels pour contester sa condamnation, sans succès.
Les procureurs antiterroristes français ont annoncé que Georges Ibrahim Abdallah serait libéré le 6 décembre, sous la condition qu’il quitte la France et s’engage à ne jamais y revenir. Toutefois, la possibilité d’un appel par les autorités demeure, et l’heure exacte de sa libération reste donc incertaine. Ce cas met en lumière les tensions persistantes entre le système judiciaire français et les exigences diplomatiques internationales.
Abdallah, arrêté en 1984 pour son implication dans des attaques contre des diplomates américains et israéliens, avait été emprisonné après un procès controversé. Bien qu’il ait purgé la durée légale de sa peine jusqu’en 1999, il n’a jamais été libéré en raison de pressions politiques extérieures. Ces pressions ont mis en évidence l’ingérence dans les décisions judiciaires françaises, attirant des critiques de la part des organisations de défense des droits humains, qui ont dénoncé une violation flagrante de l’indépendance de la justice.
Abdallah est né dans une famille chrétienne dans le village d’Al-Qubiat, au nord du Liban. Depuis ses débuts, il se considère comme un « combattant pour les droits des Palestiniens ». Lors de son dernier appel, il avait déclaré devant les juges que son engagement était dicté par la « violence envers les droits humains des Palestiniens ».
Blessé en 1978 lors du conflit israélo-libanais, Abdallah a rejoint le FPLP et s’est laissé influencer par des idéaux révolutionnaires de gauche. Il a fondé, avec ses proches, les « Groupes armés révolutionnaires du Liban ». Le militant a toujours défendu son engagement, insistant sur le fait qu’il avait agi en réponse à l’oppression systématique du peuple palestinien.
Jean-Louis Chalanset, avocat de Georges Ibrahim Abdallah, a souligné que la décision de la justice française ne résultait pas d’une ordonnance gouvernementale mais d’une décision de la cour. Il a salué cette libération comme une « victoire juridique et politique ». Toutefois, l’incertitude entourant l’appel potentiel des procureurs laisse présager une fin de procès incertaine, renforçant l’idée d’une justice encore marquée par des facteurs extérieurs.
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