Le14 novembre 2024, Kim Jong-un a ordonné une accélération de la production de drones explosifs en Corée du Nord, renforçant ainsi la stratégie militaire du pays à travers des armes de plus en plus sophistiquées et accessibles. Cette annonce, rapportée par l’agence de presse officielle KCNA, fait partie d’une série d’initiatives qui montrent l’engagement de Pyongyang à développer une force de frappe aérienne autonome. Ce choix marque une nouvelle étape dans la militarisation de la région, avec des implications profondes tant pour la Corée du Sud que pour l’ensemble de la scène géopolitique mondiale.
Les drones explosifs, qui sont des appareils porteurs d’explosifs conçus pour se crasher sur des cibles ennemies, agissant ainsi comme des missiles guidés, sont des armes à la fois stratégiques et tactiques. Kim Jong-un a souligné l’importance de leur faible coût de production et de leur polyvalence, les présentant comme un moyen accessible et efficace d’atteindre des cibles à la fois au sol et en mer. Cette capacité de précision, mise en avant lors des récents tests, montre un potentiel militaire important, notamment pour des frappes ciblées contre des infrastructures ennemies, sans les coûts élevés des systèmes d’armement traditionnels.
Les experts estiment que les drones nord-coréens sont inspirés de modèles russes et israéliens, notamment le Lancet-3 et le Harop, qui sont des drones suicides utilisés par d’autres puissances militaires. L’implication de la Russie, qui entretient des liens renforcés avec la Corée du Nord, pourrait être un facteur clé dans cette évolution technologique. Certains analystes suggèrent même que la Russie, elle-même en quête de nouvelles technologies, aurait pu acquérir ces drones par l’intermédiaire de son partenariat avec l’Iran, pour ensuite les transférer à la Corée du Nord. Ce transfert de technologie est un développement préoccupant dans un contexte où la Corée du Nord est déjà accusée de soutenir la guerre en Ukraine.
Le développement et la production en masse de drones explosifs s’inscrivent dans un cadre stratégique plus large pour Kim Jong-un, qui cherche à renforcer la capacité de la Corée du Nord à mener des attaques asymétriques contre des adversaires techniquement supérieurs. En intégrant des drones dans ses plans militaires, Pyongyang renforce sa capacité à mener des frappes de manière moins prévisible et plus difficile à contrer, tout en réduisant le coût d’engagement. C’est une arme de choix pour un pays sous sanctions internationales et cherchant à maximiser l’impact de ses ressources limitées.
L’annonce de cette production massive intervient dans un climat de tensions croissantes sur la péninsule coréenne, avec des essais de missiles réguliers et des provocations militaires. La Corée du Sud, déjà confrontée à la menace nucléaire nord-coréenne, pourrait voir dans cette nouvelle capacité un risque accru pour sa sécurité nationale. L’intégration de drones suicides dans l’arsenal militaire nord-coréen augmente le potentiel de déstabilisation de la région, avec des implications possibles pour les relations internationales, notamment vis-à-vis de la Chine et des États-Unis.