La décision récente du Royaume-Uni de fermer ses programmes de réinstallation pour les réfugiés afghans est une réponse aux défis croissants rencontrés dans la gestion de cette crise humanitaire et aux contraintes budgétaires et logistiques qui pèsent sur le système d’accueil britannique. Le ministre de la Défense, John Healey, a expliqué que ces programmes ne peuvent pas être un processus « sans fin », signalant une volonté de réévaluer l’approche actuelle face à un arriéré croissant de demandeurs d’asile logés dans des hôtels et autres logements temporaires.
Depuis 2021, suite à la chute de Kaboul aux mains des talibans, le Royaume-Uni a accueilli plus de 30 000 Afghans à travers deux programmes distincts. Toutefois, ces programmes se sont heurtés à des difficultés majeures pour trouver des solutions de logement permanentes adaptées à de nombreuses familles afghanes, dont la taille moyenne est plus du double de celle des familles britanniques. Cette situation a exacerbé les pressions sur le système de réinstallation britannique et a limité les options à long terme pour les réfugiés afghans.
Les autorités britanniques tentent maintenant de limiter à neuf mois la durée maximale pendant laquelle les réfugiés peuvent séjourner dans des hôtels et autres logements temporaires. Cette décision vise à encourager les demandeurs d’asile à chercher des alternatives plus permanentes, alors que le Royaume-Uni fait face à plus de 100 000 demandeurs d’asile en attente d’assistance, dont une grande majorité d’Afghans. Le programme ARAP, introduit après le retrait des troupes américaines, a été un des principaux canaux de réinstallation, mais il n’a pas suffi à répondre à la demande croissante.
Safe Passage International a exprimé des inquiétudes concernant cette fermeture imminente, arguant que ces programmes ont été une « bouée de sauvetage » pour les Afghans vulnérables. Wanda Wyporska, directrice générale de l’association, met en garde contre le manque de solutions alternatives sûres pour ceux qui fuient les régimes répressifs des talibans. Sans nouvelles voies sûres et fonctionnelles, il y a un risque que davantage de personnes se tournent vers des passeurs pour trouver une protection, augmentant ainsi les dangers liés à ces traversées périlleuses de la Manche.