Des milliers de Syriens ont manifesté à Qamichli, dans le nord-est du pays, pour exprimer leur soutien aux Forces Démocratiques Syriennes (FDS) et dénoncer les offensives des groupes soutenus par la Turquie. Pour la première fois, le drapeau de l’indépendance syrienne à trois étoiles a flotté aux côtés des étendards de l’Administration autonome kurde, illustrant une solidarité inédite entre les revendications kurdes et syriennes.
Les slogans tels que « Vive la résistance des FDS » et « Non à l’agression turque contre Rojava » résonnaient parmi la foule. Pour Mazloum Ahmed, habitant de Qamichli, ces manifestations symbolisent la revendication de droits pour les Kurdes dans une future Constitution syrienne. Salha Kalach, une Kurde de 50 ans, a également exprimé l’espoir d’une Syrie démocratique où chaque communauté trouverait sa place.
Les tensions restent vives à Kobané, bastion historique de la lutte contre l’État islamique, alors que les FDS redoutent une offensive imminente des factions pro-turques. Dans un communiqué, elles appellent la population à s’armer et à résister. Simultanément, Manbij fait face à une offensive des mêmes factions, malgré une trêve américaine récemment prolongée.
Depuis la chute de Bachar al-Assad, la communauté kurde a acquis une autonomie relative, aujourd’hui menacée par les ambitions d’Ankara et des groupes islamistes radicaux tels que Hay’at Tahrir al-Cham (HTC). Ce dernier a exprimé sa volonté d’étendre son autorité sur les zones kurdes, accentuant l’instabilité dans la région. Dans un communiqué, le FSD affirme que pour occuper le territoire syrien, « l’État turc mobilise un grand nombre de troupes et de mercenaires le long de la frontière, les équipant d’armes lourdes », ajoutant que « les attaques et les menaces quotidiennes sont une réalité constante ».
Ils indiquent qu’après avoir pris Manbech, les factions pro-turques ont tenté ces derniers jours de prendre le contrôle du barrage de Tishreen, du pont de Qara Qwzaq et de la ville de Kobani, ce qui a conduit à « de violents combats et affrontements ».
« Après cinq jours de résistance intense, nos combattants ont réussi à repousser toutes ces attaques », a résumé mardi le FSD, lorsque le Wall Street Journal a rapporté que la Turquie et ses milices alliées accumulaient des forces à la frontière avec la Syrie, ce qui laisse entrevoir la possibilité qu’Ankara se prépare à mener une incursion à grande échelle dans le territoire contrôlé par les Kurdes en Syrie.
Le FSD, soutenu par les États-Unis, affirme dans le communiqué qu’il résistera « jusqu’au bout » à ces attaques et exhorte la jeunesse kurde et arabe, ainsi que l’ensemble du peuple, à rejoindre ses rangs.
« Le moment est venu pour les jeunes de rejoindre les FDS. Si nous aspirons à un avenir dans lequel nos familles et notre peuple vivent en sécurité et avec honneur sur leur terre, nous devons nous enrôler de toute urgence dans les FDS. Grâce à cet esprit de résistance, nous peut assurer un avenir de liberté et de sécurité », disent-ils.
Et ils appellent « tous les peuples du Moyen-Orient et du monde, alliés révolutionnaires, amis, personnalités démocratiques et ceux qui recherchent la liberté » à « rejoindre le peuple de Kobani et le FSD ».
Le FSD rassemble des Kurdes, des Arabes et des Assyriens, et sa principale composante est les Unités de protection du peuple kurde (YPG), que la Turquie considère comme une filiale de la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme terroriste par Ankara.