Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, en pleine réflexion sur son avenir politique après avoir perdu la confiance de la Chambre des communes, a opéré vendredi un remaniement ministériel, nommant huit nouveaux ministres afin de redynamiser son gouvernement. Cette manœuvre survient après l’annonce de plusieurs démissions parmi les membres de son cabinet, qui ont choisi de ne pas briguer un nouveau mandat lors des élections prévues l’an prochain.
Contrairement à ses précédents remaniements, Trudeau n’a pas pris la parole lors de la cérémonie d’assermentation des nouveaux ministres à Rideau Hall. Il a, en revanche, distribué une déclaration écrite aux médias, dans laquelle il assure que son équipe se concentrera sur des priorités pour les Canadiens : rendre la vie plus abordable, stimuler l’économie et créer de bons emplois pour la classe moyenne. Cependant, ce silence face aux médias et aux questions pressantes a suscité des interrogations parmi les journalistes.
Plusieurs ministres, cependant, ont pris la parole pour défendre leur bilan et l’unité du gouvernement libéral. Alors que le pays se prépare à des élections et que l’ombre de Donald Trump plane sur la politique américaine, ils ont souligné les réussites des dernières années, notamment dans des dossiers comme la Pharmacare et les initiatives pour le logement abordable.
Le remaniement a permis à plusieurs députés de faire leur entrée au sein du cabinet. Parmi eux, Élizabeth Brière, députée de Sherbrooke, devient ministre du Revenu national, un poste auparavant occupé par Marie-Claude Bibeau. Rachel Bendayan, quant à elle, devient ministre des Langues officielles et ministre associée de la Sécurité publique, après la démission de Randy Boissonnault suite à une controverse sur son identité autochtone.
Le député ontarien Nathaniel Erskine-Smith se voit attribuer le poste de ministre du Logement, de l’Infrastructure et des Collectivités, un rôle majeur alors que la question du logement reste un défi central pour le gouvernement.
David McGuinty, député d’Ottawa, remplace Dominic LeBlanc à la tête du ministère de la Sécurité publique, tandis que ce dernier se voit affecté aux Finances. Ce remaniement survient dans un contexte de fragilité politique, alors que le gouvernement minoritaire pourrait bien se retrouver en difficulté dès janvier.
Le nouveau cabinet, qui atteint de nouveau 38 ministres, continue de respecter l’équilibre parité hommes-femmes instauré par Trudeau en 2015. Si ce remaniement marque une tentative de renouveler l’équipe et d’en renforcer la cohésion, l’incertitude demeure quant à l’efficacité de ces changements à redresser la situation politique du gouvernement dans la perspective d’une élection imminente.