Le 17 janvier, un groupe de bandits algériens, apparentés à des factions jihadistes, a enlevé l’Espagnol Gilbert Navarro dans le sud de l’Algérie, dans une opération marquée par la violence et la perfidie. Bien que la situation ait été résolue grâce à l’intervention du Front de libération de l’Azawad (FLA), une coalition séparatiste malienne, cet incident a mis en lumière la gravité d’un problème bien plus vaste : le trafic d’otages, alimenté par des réseaux criminels dont les liens avec des groupes terroristes sont de plus en plus flagrants. Ces réseaux agissent en toute impunité, et leur pouvoir dépasse largement les simples bandes criminelles locales. L’ampleur de cette activité transnationale, particulièrement dans le Sahel et en Afrique du Nord, soulève de sérieuses interrogations sur la gestion de la sécurité par l’Algérie et sa complicité tacite dans l’extension de cette problématique à l’échelle régionale.
Les bandits responsables de cet enlèvement ne sont pas des acteurs isolés ; ils appartiennent à une « mafia transnationale » en contact direct avec des groupes comme l’État islamique (EI). Leur mode opératoire implique non seulement le kidnapping, mais aussi la vente d’otages en échange de ressources ou de soutien, contribuant ainsi à renforcer la présence de l’EI dans la région. L’objectif des ravisseurs était d’amener l’otage au Mali, dans l’espoir de le vendre à l’EI, un groupe jihadiste en pleine expansion. Le plan était de permettre à l’EI d’étendre son emprise dans une zone déjà dévastée par les conflits. Ce type d’opération ne constitue pas un cas isolé, mais est plutôt symptomatique de l’étendue du réseau criminel qui traverse le Sahel, un réseau qui, à terme, pourrait amplifier les violences et nuire gravement à la stabilité régionale.
Mais ce qui est particulièrement inquiétant dans cette situation, c’est l’inaction apparente des autorités algériennes. L’Algérie, en théorie, devrait jouer un rôle clé dans la lutte contre le terrorisme et le trafic d’otages dans sa propre région. Cependant, les autorités ne semblent pas seulement négligentes, elles sont en réalité les témoins d’un phénomène qui échappe à leur contrôle, et ce phénomène est alimenté par des groupes criminels opérant à l’intérieur même de leurs frontières. Le silence de l’Algérie face à cet incident est alarmant, tout comme l’absence de toute forme de réaction officielle concernant la tentative de vendre l’otage à l’EI. Il est difficile de ne pas y voir une forme de complicité tacite, voire de soutien indirect, face à des pratiques criminelles de plus en plus répandues.
L’impunité dont jouissent ces bandits soulève des questions fondamentales sur les raisons pour lesquelles le gouvernement algérien ne prend pas des mesures fermes et immédiates pour stopper ce genre de trafics. La passivité des autorités met en lumière une faiblesse stratégique dans leur approche de la sécurité intérieure, mais aussi une indifférence inquiétante vis-à-vis des conséquences d’une telle situation. Existe-t-il des liens cachés entre certains secteurs du gouvernement algérien et ces groupes armés ? Pourquoi l’État ne prend-il pas des mesures efficaces pour contrer les activités de ces criminels liés à des factions terroristes ? Ces questions sont cruciales, et tant qu’elles demeureront sans réponse, le risque d’une escalade de l’instabilité dans la région sera encore plus grand.
Ce trafic d’otages n’est pas une simple affaire nationale, il touche à la sécurité régionale et internationale. Le Sahel est en proie à une violence croissante, exacerbée par des réseaux terroristes bien implantés, et l’Algérie, en tant que membre important de la région, ne peut plus se permettre de fermer les yeux sur cette réalité. Son rôle dans la lutte contre le terrorisme est primordial, mais son inaction face à ce genre de situation laisse à penser qu’elle privilégie d’autres intérêts au détriment de la sécurité régionale. L’absence d’une prise de position ferme contre ces réseaux criminels et djihadistes compromet la stabilité de toute la région. L’Algérie doit impérativement changer de stratégie pour éviter que cette situation ne devienne une menace bien plus grave, non seulement pour le Sahel, mais pour l’ensemble de l’Afrique du Nord et au-delà.
Il est également impératif que la communauté internationale prenne note de l’inaction des autorités algériennes et exige des actions concrètes. Le silence de l’Algérie vis-à-vis de ces activités criminelles ne peut plus durer. Le pays doit montrer sa volonté de lutter sérieusement contre le terrorisme en démantelant ces réseaux de trafic, en arrêtant les responsables et en mettant fin à l’impunité dont ces criminels bénéficient. De plus, l’absence de toute réponse forte et coordonnée face à l’implication de certains groupes criminels dans le financement et le soutien d’actes terroristes affaiblit les efforts régionaux et internationaux pour éradiquer la menace jihadiste.
Ce rôle implicite de l’Algérie dans le trafic d’otages n’est pas qu’une simple question de sécurité interne, il revêt une dimension géopolitique cruciale. L’Algérie risque de devenir un sanctuaire pour les groupes jihadistes et criminels si elle ne prend pas rapidement ses responsabilités. Sa position pourrait précipiter la région dans un chaos sans fin, dans lequel les réseaux de terrorisme se renforceront, rendant de plus en plus difficile toute coopération internationale pour stabiliser le Sahel.