Le sondage réalisé le 1er février 2025 par CSA pour Europe 1, CNews et le Journal du Dimanche révèle un soutien massif de la population française en faveur de sanctions économiques contre l’Algérie. Selon l’étude, 81% des Français sont favorables à l’imposition de telles sanctions dans le mais de contraindre l’Algérie à accepter le retour de ses ressortissants sous Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Cette position met en lumière non seulement des tensions grandioses entre les deux pays, mais aussi des divergences profondes sur des enjeux migratoires, diplomatiques et sociaux.
Le cœur du conflit réside dans le refus du gouvernement algérien d’accepter ses ressortissants sous OQTF. Cette situation crée une impasse pour la France, qui est confrontée à des défis pour gérer l’immigration illégale et assurer la sécurité intérieure du pays. L’OQTF, qui ordonne à un étranger de quitter le territoire français, est souvent appliqué à des personnes en situation irrégulière ou ayant fait l’objet de décisions judiciaires les obligeant à partir. Mais lorsque le pays d’origine refuse de coopérer, comme c’est le cas avec l’Algérie, la France se retrouve dans une situation diplomatique délicate.
Ce refus d’Alger ne se limite pas à un simple accord administratif, mais soulève des enjeux plus larges liés à la gestion des flux migratoires, à la souveraineté nationale et aux relations bilatérales entre les deux pays. L’Algérie, bien qu’elle entretienne des relations stratégiques avec la France, notamment sur des sujets économiques et sécuritaires, semble privilégier une position de fermeté vis-à-vis des expulsions. Ce contexte complique encore davantage les relations entre les deux pays, déjà marquées par un passé colonial et des mémoires partagées, notamment la guerre d’indépendance.
Le sondage a mis en évidence un large consensus en France en faveur de mesures coercitives pour contraindre l’Algérie à accepter ses ressortissants sous OQTF. Une majorité des Français semble considérer que des sanctions économiques, telles que l’augmentation des droits de douane, seraient une réponse légitime face au refus algérien.
Les résultats de l’étude sont remarquablement homogènes à travers les différentes tranches d’âge, bien que les plus de 50 ans se montrent particulièrement favorables à ces sanctions économiques. En effet, 87% des répondants de cette tranche d’âge approuvent cette approche, soulignant une position ferme vis-à-vis de la question de l’immigration et de la gestion des expulsions. Les jeunes, bien que légèrement moins nombreux à soutenir la mesure (78%), partagent également ce point de vue, ce qui montre un large soutien intergénérationnel à l’idée de sanctions.
De plus, ce soutien est assez équitablement réparti parmi les différentes catégories sociales. Les CSP+ (82%), les CSP- (80%) et les inactifs (82%) montrent tous un taux de soutien élevé à l’imposition de sanctions économiques contre l’Algérie. Cela révèle une opinion publique française largement unanime sur la nécessité d’adopter une ligne dure face à l’obstruction de l’Algérie dans la gestion des retours des étrangers en situation irrégulière.
Cependant, une fracture politique persiste. Si la majorité des Français soutient les sanctions, cette position est davantage marquée à droite qu’à gauche. En effet, les électeurs des partis de droite, notamment les Républicains (97%) et le Rassemblement National (93%), sont les plus enclins à soutenir l’application de sanctions économiques. Cette mesure semble s’inscrire dans un cadre plus large de fermeté face aux défis migratoires, particulièrement dans le contexte de la lutte contre l’immigration illégale.
Le soutien au sein des partis du gouvernement, comme Renaissance, est également fort, avec 86% des sympathisants qui approuvent les sanctions. Toutefois, ce soutien est légèrement plus modéré que chez les électeurs de droite, ce qui reflète des sensibilités différentes au sein de la majorité présidentielle.
En revanche, à gauche, l’opinion est plus divisée. Les socialistes restent majoritairement favorables aux sanctions (79%), mais ce soutien diminue au sein des partisans