Mercredi, un incendie a ravagé une usine spécialisée dans la fabrication de costumes destinés au Carnaval de Rio de Janeiro, faisant 21 blessés et portant un coup dur à cette manifestation qui attire chaque année des millions de touristes dans la métropole brésilienne.
Des images diffusées par les médias locaux montrent des pompiers escaladant des échelles pour atteindre une fenêtre d’où des travailleurs, en détresse, lançaient des appels à l’aide, tandis que d’épaisses volutes de fumée noire s’échappaient du bâtiment situé au nord de la ville.
Selon les autorités, l’ensemble des 21 blessés a été hospitalisé, dont 12 dans un état grave, certains étant intubés et sous assistance respiratoire. Le ministère du Travail de Rio de Janeiro a ouvert une enquête sur les conditions de sécurité dans lesquelles travaillaient les employés de l’usine Maximus, connue pour présenter d’importants risques d’incendie.
Le chef des pompiers, le colonel Luciano Pacheco Sarmento, a indiqué que les personnes concernées exerçaient leur activité dans des conditions « précaires » et sans dispositifs de sécurité adéquats. Il a également précisé que le bâtiment abritait une grande quantité de matériaux hautement combustibles.
Les autorités et les organisateurs du carnaval ont réagi rapidement. Le maire de Rio, Eduardo Paes, a promis que les écoles affectées ne seraient pas rétrogradées cette année, mais qu’elles défileront hors compétition. Ce geste vise à préserver l’esprit de résilience, notamment celui symbolisé par l’école Imperio Serrano, qui participera toujours au défilé prévu le 1er mars. Cet incident rappelle en outre le tragique incendie de 2011, qui avait détruit plusieurs mois de préparation dans le complexe de Samba City et gravement compromis l’organisation du carnaval.
Le Carnaval de Rio, réputé pour ses défilés aux costumes somptueux et ses chars impressionnants, débutera le 28 février et se poursuivra jusqu’au 8 mars. Les préparatifs s’étendent presque toute l’année, les dernières semaines étant particulièrement intenses alors que les participants s’efforcent de respecter des délais très serrés pour la fabrication des costumes et des chars.
La Liga RJ, association regroupant les écoles de samba participant aux défilés, a exprimé sa « profonde inquiétude » quant à l’état des blessés. Selon elle, l’usine Maximus, touchée par l’incendie, constituait un lieu essentiel pour la préparation du Carnaval de Rio.
« L’impact de cet incident affecte directement la planification du Carnaval ainsi que l’ensemble de la chaîne de production de l’événement », a averti la Liga RJ dans un message sur Instagram. Elle a ajouté que ses responsables convoqueraient d’urgence une assemblée générale extraordinaire afin d’évaluer la situation.
À l’instar du football, la compétition du défilé se décline en plusieurs divisions, et les écoles de samba peuvent être reléguées ou promues chaque année. Eduardo Paes a ainsi affirmé que les écoles affectées par l’incendie ne seraient pas rétrogradées dans leur ligue de carnaval. « Si elles sont en mesure de défiler, elles participeront hors compétition », a-t-il précisé sur le réseau social X.
Paulo Santi, directeur de l’école Imperio Serrano, l’une des écoles concernées, a ajouté que le défilé prévu le 1er mars se déroulerait « comme une compétition pour le titre, afin de montrer aux habitants de Rio qu’Imperio Serrano se relèvera ».
Les écoles de samba, souvent issues des favelas de Rio, racontent à travers leurs défilés des histoires mêlant politique, questions sociales et mémoire. Ces spectacles se tiennent au Sambadrome, une vaste enceinte en plein air qui accueille plus de 70 000 spectateurs venus admirer le déploiement de milliers de danseurs aux costumes éclatants.
En 2011, un incendie dans le complexe d’ateliers et d’entrepôts de Samba City avait anéanti huit mois de préparation, représentant des millions de dollars de travail.