Le 18 février 2025, le pouvoir judiciaire iranien a fait la une des journaux en annonçant que Craig et Lindsay Foreman, un couple britannique, avaient été arrêtés en janvier lors de leur séjour en Iran et étaient désormais accusés d’espionnage. Cette information, qui n’a été rendue publique que récemment, soulève de vives inquiétudes concernant la sécurité des ressortissants occidentaux en Iran et les tensions persistantes entre Téhéran et les pays occidentaux.
D’après le porte-parole de la Justice iranienne, Asghar Jahangir, les Foreman auraient pénétré en Iran en se faisant passer pour des touristes. Selon ses déclarations, leur implication avec des services de renseignement étrangers, qualifiés de « hostiles et occidentaux », aurait été « confirmée ». En conséquence, les autorités iraniennes ont ouvert une enquête approfondie pour examiner ces allégations, renforçant ainsi les accusations portées contre le couple.
Craig et Lindsay Foreman, tous deux âgés d’une cinquantaine d’années, sont arrivés en Iran le 30 décembre 2024, en provenance d’Arménie. Leur voyage devait les mener au Pakistan, où ils avaient prévu de se rendre le 4 janvier 2025. Ils ont été appréhendés dans le sud-est de l’Iran, dans la province de Kerman, située à environ 800 kilomètres de Téhéran. Leur arrestation s’inscrit dans un contexte plus large de détention de ressortissants occidentaux en Iran, où des accusations d’espionnage sont souvent portées sans preuves tangibles.
Le cas des Foreman n’est pas isolé. Plusieurs autres ressortissants occidentaux, dont des binationaux, sont actuellement détenus en Iran. Parmi eux figurent Cécile Kohler et Jacques Paris, un couple français emprisonné depuis 2022 et également accusé d’espionnage. Leurs familles ont fermement réfuté ces allégations, tandis que la France a qualifié ces détenus d' »otages d’État », soulignant les tensions diplomatiques croissantes entre Téhéran et les capitales occidentales. Un autre Français, Olivier Grondeau, est également en détention depuis 2022, ce qui soulève des questions sur la stratégie d’Iran d’utiliser des ressortissants étrangers comme monnaie d’échange dans ses relations internationales.
L’arrestation de Craig et Lindsay Foreman s’inscrit également dans un cadre plus large de tensions. En décembre 2024, la journaliste italienne Cecilia Sala a été arrêtée à la fin d’un séjour professionnel en Iran, mais a été libérée trois semaines plus tard. Son arrestation a eu lieu peu après celles de deux Iraniens aux États-Unis et en Italie, soupçonnés de transférer des technologies sensibles. Ces événements illustrent les tensions croissantes entre l’Iran et les puissances occidentales, accentuées par des actions d’espionnage réciproques et des allégations de violations des droits humains.
Les relations entre l’Iran et les pays occidentaux ont été marquées par des conflits depuis des décennies, exacerbés par des accusations réciproques d’espionnage et des actes hostiles. L’arrestation des Foreman pourrait également être interprétée comme une manœuvre politique de la part de Téhéran, visant à renforcer sa position sur la scène internationale et à dissuader d’autres touristes et journalistes de se rendre dans le pays. Les autorités iraniennes sont souvent accusées de détenir des étrangers pour obtenir des concessions politiques ou pour faire pression sur les gouvernements occidentaux.