Le climat politique en Guinée-Bissau s’intensifie à l’approche de la date fatidique du 27 février, date à laquelle le mandat du président Umaro Sissoco Embaló est contesté par l’opposition. Le 23 février, Embaló a annoncé l’organisation des élections présidentielle et législatives pour le 30 novembre, une tentative de calmer les tensions politiques croissantes. Cependant, pour l’opposition, dirigée par l’ancien Premier ministre Domingos Simões Pereira, son mandat de cinq ans est censé se terminer ce jour-là, et ils considèrent son annonce comme une manœuvre pour prolonger indûment son pouvoir.
Lors d’un rassemblement, Nuno Gomes Nabiam, un des leaders de l’Alliance populaire inclusive, a exprimé une position ferme contre le président. Il a appelé à une paralysie totale du pays, incitant la population à rester chez elle, et a exhorté les marchés, boutiques et bureaux à fermer leurs portes. En annonçant ces mesures, il a également demandé à tous les moyens de transport de cesser toute activité, soulignant la détermination de l’opposition à s’opposer au maintien au pouvoir d’Embaló.
Face à ces appels à la mobilisation, les autorités bissau-guinéennes ont réagi en renforçant leur dispositif de sécurité dans la capitale, Bissau. Le ministère de l’Intérieur a interdit les attroupements, affirmant qu’il avait pris des mesures pour garantir la sécurité de la population. Le ministre Botche Candé a rassuré les citoyens en déclarant : « Vaquez tranquillement à vos activités. Il ne se passera rien dans ce pays. » Cette déclaration vise à apaiser les tensions et à dissuader les manifestations.
Les fonctionnaires ont également reçu l’instruction de ne pas faire grève et de se présenter à leur travail les 27 et 28 février, renforçant ainsi la volonté des autorités de maintenir l’ordre public. Une mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a tenté de faciliter un dialogue politique en rencontrant des leaders de l’opposition, mais la situation demeure tendue.
Les élections prévues en novembre résultent de la dissolution du Parlement par Embaló en décembre 2023, alors que l’assemblée était dominée par l’opposition. Ce mouvement a été perçu comme une tentative d’éliminer un contre-pouvoir qui remettait en question sa légitimité. Les élections, initialement fixées au 24 novembre 2024, ont été repoussées par décret présidentiel, ce qui a aggravé le mécontentement de l’opposition.
La situation en Guinée-Bissau est révélatrice des tensions persistantes dans le pays, où le pouvoir exécutif et l’opposition s’affrontent fréquemment. Le climat politique est marqué par des accusations de manipulation et de mauvaise gestion, créant un environnement d’instabilité qui pourrait avoir des répercussions sur la sécurité et le développement du pays.
À mesure que le 27 février approche, la pression monte sur le gouvernement et l’opposition pour trouver une solution pacifique à la crise. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si le pays parviendra à organiser des élections libres et équitables et à stabiliser sa situation politique.