Moscou, 13 mars 2025 – Vêtu d’un uniforme militaire, le président russe Vladimir Poutine a ordonné à ses hauts commandants d’éliminer rapidement les forces ukrainiennes encore présentes dans la région de Koursk. Cette déclaration intervient alors que les États-Unis ont proposé un cessez-le-feu de 30 jours, une demande que Moscou étudie sans pour autant suspendre son avancée militaire.
Depuis l’incursion des troupes ukrainiennes en territoire russe en août dernier, les combats ont été intenses dans cette zone stratégique. Cependant, après une contre-offensive éclair ces derniers jours, l’armée russe affirme avoir reconquis plus de 86 % du territoire perdu, réduisant la poche ukrainienne à moins de 200 km², contre 1 300 km² à son apogée l’été dernier.
En cinq jours seulement, l’armée russe aurait repris 24 localités et capturé plus de 400 soldats ukrainiens. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que l’opération militaire était désormais dans sa phase finale et que Moscou comptait établir une zone de sécurité le long de la frontière.
Du côté ukrainien, le commandant en chef Oleksandr Syrskyi a assuré que ses forces poursuivraient leur combat à Koursk « aussi longtemps que nécessaire », notamment autour de la ville stratégique de Sudzha, où de violents affrontements sont en cours.
Pendant ce temps, la Maison-Blanche, sous la présidence de Donald Trump, a annoncé la reprise des livraisons d’armes et du partage de renseignements avec Kiev. Washington espère encore convaincre Moscou d’accepter une trêve, mais Poutine semble déterminé à parachever son offensive avant toute négociation.
Les événements récents démontrent une volonté claire du Kremlin de finaliser son opération militaire avant toute discussion diplomatique. Pour Moscou, un arrêt des combats à ce stade reviendrait à laisser une poche ukrainienne active en territoire russe, un scénario inacceptable aux yeux de Vladimir Poutine.
Les combats dans la région de Koursk illustrent la stratégie d’usure adoptée par les deux camps. La Russie cherche à sécuriser ses frontières et à afficher une image de puissance inébranlable, tandis que l’Ukraine, malgré des revers militaires, espère toujours exploiter des failles dans le dispositif russe pour maintenir la pression.
Cependant, les pertes humaines et matérielles s’alourdissent de part et d’autre. L’Ukraine dépend fortement du soutien occidental pour maintenir son effort de guerre, mais l’aide militaire internationale reste soumise à des considérations politiques, notamment aux États-Unis où les débats sur la poursuite du soutien à Kiev se multiplient.
Si la reconquête de Koursk par l’armée russe se confirme, cela pourrait redéfinir le rapport de force sur l’ensemble du front. Plusieurs scénarios sont envisageables : Une poursuite de l’offensive russe au-delà de Koursk, visant d’autres secteurs stratégiques. Une intensification des négociations diplomatiques, notamment sous pression américaine Une riposte ukrainienne avec de nouveaux moyens occidentaux, relançant le cycle des offensives et contre-offensives.
Dans tous les cas, l’issue de la bataille de Koursk sera déterminante pour l’évolution du conflit. Alors que les deux camps maintiennent une posture intransigeante, l’Europe et le reste du monde suivent avec attention cette escalade, dont les conséquences pourraient aller bien au-delà des frontières russes et ukrainiennes.