Valence, 29 mars 2025 – Cinq mois après les inondations dévastatrices d’octobre 2024, la colère ne faiblit pas en Espagne. Ce samedi, près de 25.000 manifestants ont défilé dans les rues de Valence pour exiger la démission du président de la région, Carlos Mazón, accusé d’avoir gravement failli dans la gestion de la catastrophe.
Le 29 octobre 2024, des pluies torrentielles ont frappé le sud-est de l’Espagne, causant 235 morts, dont 227 dans la seule région de Valence. Dès les premiers jours, les autorités locales ont été vivement critiquées pour leur manque d’anticipation et leur lenteur à alerter la population et à organiser les secours.
Depuis, chaque 29 du mois, des milliers de citoyens descendent dans la rue pour réclamer des comptes. Ce samedi, les manifestants ont scandé des slogans tels que « Mazón, en prison ! » et « Justice pour toutes les victimes ! », brandissant des photos des disparus et des pancartes accusatrices.
Carlos Mazón, figure du Parti Populaire (PP, droite) et adversaire du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, est devenu l’une des cibles principales de la contestation. Son silence sur les événements du 29 octobre et son refus de reconnaître d’éventuelles erreurs lui valent une hostilité croissante.
« La majorité de la société ne veut pas d’un président qui a été absent durant la tragédie, » déclare Diego Nevado, un manifestant de 33 ans. « Il n’a fait qu’aggraver la situation, laissant les familles seules face au drame. »
Malgré cette pression populaire et politique, Mazón reste inflexible. Il a écarté toute idée de démission, affirmant vouloir aller au bout de son mandat jusqu’en 2027.
La justice espagnole a ouvert une enquête sur la gestion des inondations et a déjà mis en examen deux anciens hauts responsables de la région. Cependant, la juge chargée du dossier a jusqu’ici refusé de convoquer Carlos Mazón, malgré la demande insistante des associations de victimes.
Les habitants reprochent notamment aux autorités d’avoir envoyé une alerte trop tardive sur les téléphones portables, alors que la majorité des victimes étaient déjà mortes, noyées chez elles ou emportées par les flots.
Alors que Mazón est systématiquement hué lors de ses déplacements, la mobilisation semble partie pour durer. Soutenue par 200 associations et syndicats, elle pourrait peser lourd sur l’avenir politique du président régional.
Les habitants de Valence, meurtris et en quête de justice, espèrent que leur persévérance finira par forcer les autorités à prendre leurs responsabilités. « Nous ne cesserons pas de manifester tant que les responsables ne seront pas jugés », promettent-ils.