Lennart Monterlos, 18 ans, passionné de cyclotourisme, n’a plus donné signe de vie depuis le 16 juin alors qu’il traversait l’Iran à vélo. Ce nouveau cas sensible intervient dans un climat diplomatique déjà très tendu entre Paris et Téhéran.
Un sentiment d’inquiétude grandit autour de la disparition de Lennart Monterlos, un jeune Franco-Allemand de 18 ans, porté disparu depuis le 16 juin 2025 alors qu’il voyageait à vélo en Iran. Selon les informations relayées par ses proches sur les réseaux sociaux, il devait parcourir l’Iran dans le cadre d’un périple d’un an à travers l’Eurasie, un projet personnel qu’il avait présenté via une plateforme de financement participatif. Son silence prolongé a depuis conduit la diplomatie française à classer sa disparition comme « inquiétante ».
Contactée par l’AFP, une source diplomatique française a confirmé être en lien avec la famille et a rappelé que l’Iran est formellement déconseillé aux ressortissants français. En cause : une politique iranienne jugée délibérée de prise d’otages occidentaux sous couvert d’accusations d’espionnage ou d’activités subversives.
Bien que les autorités n’aient pas encore établi de lien formel entre la disparition de Lennart Monterlos et une éventuelle détention, le doute plane. L’Iran a récemment procédé à plusieurs arrestations d’étrangers, notamment européens, accusés sans preuves de travailler pour les services israéliens ou d’ingérence dans les affaires iraniennes. Les autorités françaises n’excluent pas que le jeune cyclotouriste fasse partie des détenus non officiellement identifiés par Téhéran.
Le ministère français des Affaires étrangères a, une nouvelle fois, appelé les ressortissants français à quitter l’Iran sans délai, rappelant que les risques d’arrestation arbitraire sont extrêmement élevés, même pour de simples touristes ou voyageurs indépendants. « L’Iran vise des ressortissants de passage, souvent dans une logique de pression politique », a souligné un porte-parole du Quai d’Orsay.
Dans ce contexte, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, s’est entretenu dimanche avec son homologue iranien, Abbas Araghchi. Il y a réaffirmé l’exigence de libération immédiate des deux otages français les plus connus en Iran, Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus depuis mai 2022 dans des conditions qualifiées d’inhumaines.
Avant son départ, Lennart Monterlos s’était présenté comme un jeune curieux du monde, passionné de sport et d’aventure. Élève en classe de terminale Abibac à Besançon, il avait longuement préparé son voyage de découverte à vélo à travers l’Europe et l’Asie. Sur sa page de financement participatif, il écrivait vouloir « voyager à travers le monde comme [il voyage] à travers les livres ».
Son projet, pensé comme une parenthèse avant ses études supérieures, a aujourd’hui viré au cauchemar pour sa famille et ses amis. Le silence des autorités iraniennes alimente une angoisse croissante, à mesure que les jours passent sans la moindre trace.
La disparition de Lennart Monterlos survient alors que les relations franco-iraniennes sont au plus bas. Paris a menacé, jeudi dernier, de plaider pour le rétablissement des sanctions internationales contre Téhéran si les deux ressortissants français détenus depuis trois ans n’étaient pas libérés.