Dans le cadre de son soutien aux prisonniers politiques maliens, l’ancien Premier ministre Moussa Mara a effectué, en juillet dernier, une visite à plusieurs figures de l’opposition incarcérées dans les prisons du pays. À l’issue de cette démarche, il a publié un message sur le réseau social X dans lequel il exprimait sa « solidarité indéfectible avec les prisonniers d’opinion ».
Il y réaffirmait l’importance de préserver la flamme de l’espoir chez ces détenus, tout en soulignant sa détermination à œuvrer sans relâche pour leur libération et pour le rétablissement de la démocratie au Mali.
Cette prise de position publique a conduit un procureur spécialisé en cybercriminalité à ordonner son arrestation. Moussa Mara a été placé en détention provisoire, en attendant son procès. Il est poursuivi pour avoir exprimé sa compassion envers des personnes emprisonnées pour des motifs politiques, un fait qui illustre de manière saisissante le durcissement du régime et l’érosion continue de la liberté d’expression dans le pays.
Cette arrestation intervient dans un climat politique particulièrement tendu. Depuis les coups d’État militaires de 2020 et 2021, le Mali est confronté à une crise institutionnelle profonde, marquée par la suspension des processus démocratiques et l’instauration d’une gouvernance autoritaire. En mai dernier, la junte au pouvoir a dissous tous les partis politiques et prolongé le mandat du président de transition, Assimi Goïta, pour une durée de cinq ans, sans organiser d’élections libres ni consulter la population.
La répression des voix critiques s’est intensifiée ces derniers mois, avec une multiplication des arrestations et des pressions exercées sur les opposants, les journalistes et les défenseurs des droits humains. Moussa Mara, qui avait dirigé le gouvernement entre 2014 et 2015, demeure l’un des rares responsables politiques à dénoncer ouvertement ces dérives et à revendiquer le retour à un État de droit.
Son procès, prévu le 29 septembre 2025, sera suivi avec attention par la communauté internationale et les organisations de défense des droits fondamentaux, qui appellent à sa libération immédiate. Cette affaire illustre les défis cruciaux auxquels le Mali est confronté pour renouer avec les principes démocratiques et garantir un avenir fondé sur la justice, la liberté et la stabilité institutionnelle.