Taipei – 6 août 2025 | Une épidémie de chikungunya frappe la Chine, avec plus de 7 000 cas recensés, principalement dans le pôle industriel de Foshan, situé près de Hong Kong. Face à la propagation du virus transmis par les moustiques, les autorités ont déployé une batterie de mesures de grande ampleur, mêlant prévention, coercition et innovations technologiques.
Des images diffusées par la télévision d’État montrent des agents pulvérisant des nuages de désinfectant dans les rues, les chantiers, les zones résidentielles et même à l’entrée des immeubles de bureaux. Des drones sont utilisés pour repérer les zones d’eaux stagnantes, principaux foyers de reproduction du moustique porteur du virus. La population est priée d’éliminer toute eau stagnante sous peine de sanctions allant jusqu’à 10 000 yuans (environ 1 400 dollars) et de coupures d’électricité.
Le chikungunya, similaire à la dengue, provoque fièvre, douleurs articulaires intenses, et affecte particulièrement les personnes âgées, les jeunes et celles souffrant de pathologies chroniques. Bien que le virus ne se transmette pas de personne à personne, les autorités ont brièvement imposé une quarantaine domiciliaire de deux semaines à Foshan, avant de l’abandonner. En revanche, les patients sont contraints de rester à l’hôpital au moins une semaine.
Malgré un ralentissement du nombre de nouveaux cas, les autorités restent en alerte. Des réunions nationales ont été tenues pour coordonner la réponse sanitaire, signe de la volonté du gouvernement d’éviter les critiques internes et internationales sur sa gestion de crise.
Dans certains districts, les autorités expérimentent également des méthodes alternatives : introduction de poissons larvivores et même de moustiques stériles ou prédateurs, dans le but de réduire la population de moustiques infectés.
La province du Guangdong, où se trouve Foshan, a été placée sous avis de vigilance par les autorités américaines, qui déconseillent désormais tout voyage dans la région. Des avertissements similaires concernent également la Bolivie, le Brésil, et plusieurs îles de l’océan Indien, également touchés par la recrudescence du virus.
Des conditions climatiques extrêmes, combinant fortes pluies et températures élevées, ont favorisé une prolifération inhabituelle du chikungunya, une maladie pourtant plus fréquente sous les tropiques.
Depuis la crise du SRAS en 2003 et la pandémie de COVID-19, la Chine a développé une approche musclée de la gestion sanitaire, souvent jugée excessive par les observateurs internationaux. Cette nouvelle épidémie met une fois de plus à l’épreuve sa stratégie de contrôle strict et son souci d’image à l’international.