Le président sud-coréen Lee Jae-myung a effectué ce week-end son premier voyage diplomatique bilatéral depuis son entrée en fonction en juin 2025, choisissant de se rendre d’abord au Japon avant de se diriger vers Washington. Sa première étape à Tokyo marque une volonté claire de tourner la page sur les tensions historiques et de renforcer la coopération régionale avec le Japon et les États-Unis.
À l’issue de son entretien avec le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, Tokyo et Séoul ont publié leur première déclaration commune depuis 17 ans, engageant leurs deux pays à renforcer leur coopération dans les domaines de l’intelligence artificielle, du commerce, de l’énergie, et de la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Un groupe de travail conjoint sera mis en place pour répondre aux défis communs, tels que le vieillissement de la population et la baisse de la natalité.
Au-delà des accords, ce qui a marqué ce sommet, ce sont les échanges cordiaux et chaleureux entre les deux dirigeants. « C’est notre deuxième rencontre et j’ai le sentiment que nous sommes des amis proches », a déclaré Lee, illustrant un changement de ton frappant par rapport aux décennies de relations souvent conflictuelles entre les deux pays.
Cette dynamique pragmatique intervient dans un contexte international instable. La politique étrangère imprévisible du président américain Donald Trump, entre droits de douane et pressions pour l’augmentation des dépenses militaires, a créé une incertitude sur la solidité des alliances américaines. Les deux pays alliés, qui abritent près de 80 000 soldats américains, des dizaines de navires et des centaines d’avions, cherchent à consolider leur alliance trilatérale pour faire face aux menaces de la Chine et de la Corée du Nord.
Le sommet a également permis de préparer la rencontre prévue à Washington le 25 août entre Lee Jae-myung et Donald Trump. Les discussions devraient porter sur le partage des responsabilités financières liées aux troupes américaines stationnées en Corée du Sud, la modernisation de l’alliance pour contrer la menace chinoise, et les relations commerciales bilatérales. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a par ailleurs rencontré le ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Cho Hyun, pour réaffirmer l’importance de l’alliance américano-sud-coréenne et de la coopération trilatérale avec le Japon.
Si cette évolution positive des relations entre Séoul et Tokyo est un signe encourageant, elle reste fragile. La possible démission de Shigeru Ishiba, confronté à des pressions politiques internes, pourrait compliquer la continuité de cette coopération. Il sera essentiel que son successeur poursuive cet esprit de dialogue pour garantir la stabilité et la pérennité des liens bilatéraux.Le 23 août 2025, le président sud-coréen Lee Jae-myung s’est rendu à Tokyo pour sa première visite officielle au Japon depuis son entrée en fonction en juin. À deux jours d’un sommet clé à Washington avec les États-Unis, cette rencontre bilatérale avec le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba visait à consolider la coopération sécuritaire et à préparer l’alliance trilatérale face aux défis croissants dans la région indo-pacifique, notamment la montée en puissance de la Chine et les provocations régulières de la Corée du Nord.