Sous l’ordre direct du président Donald Trump, les soldats de la Garde nationale patrouillant dans les rues de Washington, D.C., sont autorisés à porter des armes depuis le 24 août 2025, a confirmé l’armée américaine (Reuters). Équipés de pistolets M17 et de fusils d’assaut M4, les membres de la Joint Task Force Washington, D.C. (JTF-DC) ne peuvent recourir à la force qu’en « dernier recours », uniquement face à une « menace imminente de mort ou de blessure grave », selon un communiqué officiel
Ce déploiement, initié début août 2025, mobilise environ 1 900 réservistes provenant d’États républicains tels que la Virginie-Occidentale, la Caroline du Sud, l’Ohio, la Louisiane, le Mississippi et le Tennessee
Trump a invoqué la Section 740 du D.C. Home Rule Act, qui permet au président de contrôler temporairement – jusqu’à 30 jours – les forces de l’ordre locales, y compris le Metropolitan Police Department (MPD), dans le district, qui n’a pas le statut d’État (Politico). Cette fédéralisation, supervisée par la procureure générale Pam Bondi, est justifiée par une « urgence de sécurité publique ».
Les soldats patrouillent dans des zones touristiques, notamment le National Mall et les environs des bâtiments fédéraux, utilisant véhicules blindés et barricades (BBC). Entre le 11 et le 12 août, 66 arrestations ont été signalées pour des infractions telles que homicides, possession d’armes et trafic de drogue, principalement effectuées par des agents fédéraux (FBI, ICE, DEA) en appui (The Guardian). Les soldats restent visibles et posent parfois pour des photos avec les touristes, mais leur rôle opérationnel reste limité
Trump affirme que Washington était « envahi par des gangs violents » et que le déploiement a rendu la ville « exempte de crime » (Truth Social). Toutefois, les données du MPD montrent une baisse de 35 % des crimes violents en 2024 et de 26 % supplémentaire en 2025, avec les homicides en baisse de 12 % et les vols de 28 %, atteignant un niveau historiquement bas sur 30 ans Ces statistiques contredisent l’idée d’une crise nécessitant une militarisation.
Maire Muriel Bowser a qualifié l’intervention d’« autoritaire » et « sans précédent », soulignant que la ville n’a pas requis cette aide Elle a relancé les appels pour que Washington, D.C., obtienne le statut d’État, ce qui renforcerait son autonomie face aux interventions fédérales.
Des démocrates, comme le chef de la minorité à la Chambre, Hakeem Jeffries, dénoncent un « abus de pouvoir » et une violation potentielle de la Constitution Des groupes de défense des droits, tels que le Center for American Progress, critiquent une militarisation excessive et des tactiques intimidantes).
Dans la continuité de cette stratégie, l’administration Trump prévoit un déploiement de la Garde nationale à Chicago dès septembre 2025, visant à intensifier la répression contre la criminalité, l’immigration clandestine et l’itinérance. Ce plan pourrait mobiliser plusieurs milliers de réservistes et s’inscrit dans une approche plus large ciblant plusieurs grandes villes à majorité démocrate, après Washington, D.C., et Los Angeles.