Nairobi, 28 octobre 2025 – Une catastrophe aérienne a frappé le Kenya ce mardi matin, transformant un vol touristique prometteur en une tragédie nationale et internationale. Un petit avion de type Cessna 208 Caravan, opéré par la compagnie locale Mombasa Air Safari, s’est écrasé dans la région boisée et accidentée de Kwale, au sud du pays, peu après son décollage de la piste de Diani. À bord, 11 personnes, dont huit touristes hongrois, deux Allemands et le pilote kényan. Selon les autorités et la compagnie aérienne, il n’y a aucun survivant. L’épave, complètement incendiée, n’a laissé que des cendres, des débris tordus et une scène de désolation qui hante déjà les images diffusées par les médias locaux et internationaux.
L’accident s’est produit vers 5h30 heure locale, alors que le ciel côtier était plombé par de violentes pluies tropicales. L’avion, immatriculé 5Y-CCA, avait décollé normalement de Diani, une station balnéaire prisée pour ses plages de sable blanc et ses eaux turquoise de l’océan Indien. Destination ,Kichwa Tembo, un lodge emblématique au cœur de la réserve nationale du Maasai Mara. Mais à peine 40 kilomètres plus loin, dans la zone de Tsimba Golini, nichée dans les collines verdoyantes et denses de Kwale, le contact radio s’est abruptement interrompu.
Les contrôleurs aériens de la tour de Diani ont immédiatement lancé des recherches. Pendant trente minutes intenses, les appels radio se sont multipliés en vain. « Le pilote n’a pas répondu après le décollage », a expliqué un porte-parole de la compagnie aérienne dans un communiqué laconique mais poignant. Les équipes de secours, alertées par des habitants locaux qui avaient entendu une explosion assourdissante suivie d’un grondement de feu, ont localisé l’épave vers 6h. À leur arrivée, le spectacle était apocalyptique, l’appareil, un monomoteur robuste habitué aux pistes courtes des régions reculées, gisait en morceaux, englouti par des flammes voraces qui ont réduit la carlingue en un squelette noirci. Des témoins oculaires, des agriculteurs et des pêcheurs du coin, ont décrit une colonne de fumée noire s’élevant au-dessus des arbres, visible à des kilomètres. « On a vu le feu dévorer tout, et puis plus rien que des cendres », a raconté un villageois
Les premiers rapports indiquent que l’impact a provoqué une boule de feu immédiate, rendant toute identification sur place impossible. Les corps, calcinés, ont été évacués avec difficulté par les services d’urgence, qui ont lutté contre le terrain marécageux et les averses incessantes.
L’Autorité de l’aviation civile kényane (KCAA) a été la première à confirmer l’accident via un communiqué officiel posté sur X. Initialement, elle avait annoncé 12 personnes à bord, mais une vérification rapide a porté le bilan à 11 , dix touristes européens et le pilote expérimenté, un Kényan dont l’identité n’a pas encore été révélée publiquement.
Les premières hypothèses pointent vers une combinaison fatale de facteurs météorologiques et potentiellement techniques. Des vents forts, une visibilité réduite et des turbulences soudaines ont pu désorienter le pilote, habitué pourtant aux atterrissages sur des pistes en terre rouge. « Les conditions étaient mauvaises ce matin-là ; des orages isolés balayaient la région », a confirmé un météorologue de l’Observatoire climatique kényan. Une défaillance mécanique n’est pas exclue : les enquêteurs de la KCAA, assistés par des experts de la FAA (Federal Aviation Administration) américaine ont sécurisé la boîte noire et des fragments de l’appareil. Des analyses toxicologiques et structurelles sont en cours, mais les rapports préliminaires évoquent déjà « un possible givrage des ailes dû à l’humidité extrême » ou une perte de puissance moteur. Le commissaire Orinde a insisté : « Nous déterminerons la cause exacte, mais pour l’instant, c’est le mauvais temps qui semble primer. »
Cette tragédie a provoqué une onde de choc bien au-delà des frontières kényanes. À Budapest, le Premier ministre Viktor Orbán a réagi avec émotion lors d’une allocution télévisée : « C’est une horrible tragédie qui frappe nos compatriotes en pleine quête de beauté naturelle. Mes pensées et celles de la nation hongroise sont avec les familles des huit victimes. Nous exigeons une enquête transparente et un soutien consular immédiat. » L’ambassade de Hongrie à Nairobi a ouvert une cellule de crise, et des psychologues ont été dépêchés pour accompagner les proches. De son côté, le gouvernement allemand a exprimé ses condoléances via le porte-parole du ministère des Affaires étrangères : « Deux de nos citoyens ont perdu la vie dans des circonstances effroyables. Berlin est en contact étroit avec les autorités kényanes. » Au Kenya, le président William Ruto a annulé une visite officielle pour présider une réunion d’urgence sur la sécurité aérienne. « C’est une perte immense pour nos visiteurs et notre pilote héroïque. Nous renforcerons les protocoles pour éviter de telles horreurs », a-t-il déclaré sur X.
Le Kenya, avec ses vastes étendues sauvages et ses infrastructures aériennes souvent rudimentaires, enregistre une moyenne de cinq accidents mortels par an impliquant des petits avions touristiques. En 2024, un Beechcraft emportant des visiteurs au parc Tsavo a fait six morts ; en 2023, un vol similaire vers le lac Nakuru avait tué sept personnes. Les rapports de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) soulignent depuis des années des lacunes, maintenance irrégulière, formation des pilotes inadaptée aux conditions locales, et un réseau de contrôle aérien sous-équipé dans les zones rurales. « Les vols low-cost vers le Maasai Mara sont essentiels pour l’industrie, mais ils opèrent souvent à la limite », note un expert en sécurité aérienne. Mombasa Air Safari, bien que certifiée, fait l’objet d’une inspection approfondie, et la KCAA envisage de suspendre temporairement certains vols charters dans les régions pluvieuses.
 
                                                                     
							

























