La fille de Brigitte Macron, Tiphaine Auzière, a livré un témoignage poignant devant le tribunal correctionnel de Paris, décrivant la lente dégradation de la vie et de la santé de sa mère, victime depuis plusieurs années d’un cyberharcèlement d’une violence inouïe.
« Il est important d’être ici aujourd’hui pour témoigner du mal que ma mère a subi », a déclaré l’avocate de 41 ans, visiblement émue. « Je voulais dire ce qu’a été sa vie depuis qu’elle a été la cible de ces attaques. »
Depuis 2021, la Première dame de France est la proie de rumeurs abjectes affirmant qu’elle serait une femme transgenre — une théorie du complot née dans les tréfonds d’Internet, relayée par certains influenceurs et figures marginales de la sphère complotiste.
Selon Tiphaine Auzière, ces accusations infondées ont profondément affecté sa mère :« J’ai constaté une détérioration de sa santé et de son équilibre de vie. Elle a dû surveiller ses gestes, ses postures, ses choix vestimentaires, consciente que la moindre image pourrait être déformée pour alimenter ces mensonges », a-t-elle expliqué.
« Même mes enfants subissent les conséquences à l’école », a-t-elle ajouté, dénonçant les moqueries et les sous-entendus. « Ma mère n’a rien demandé, elle n’a pas été élue, et pourtant elle est attaquée. »
Dix personnes, âgées de 41 à 65 ans, comparaissent depuis deux jours pour cyberharcèlement sexiste et diffamation. Parmi elles : un élu local, un enseignant, un galeriste, ainsi que plusieurs figures de la complosphère numérique.
Les procureurs ont requis des peines allant de trois à douze mois de prison avec sursis et des amendes pouvant atteindre 8 000 euros.
Parmi les accusés figure Aurélien Poirson-Atlan, un influenceur revendiquant 200 000 abonnés, accusé d’avoir présenté Brigitte Macron comme une « femme transgenre » et d’avoir qualifié la différence d’âge dans le couple présidentiel de « pédophilie sanctionnée par l’État ».
Se défendant d’être haineux, il s’est décrit comme un « satiriste » souhaitant offrir « un point de vue différent de celui des médias mainstream ».
Deux autres accusées notoires, Natacha Rey et Amandine Roy, autoproclamées « journalistes indépendantes », avaient déjà été condamnées pour diffamation avant d’être acquittées en appel. Elles avaient prétendu que Brigitte Macron n’avait « jamais existé » et que son frère aurait « changé de sexe » pour devenir elle.
Plusieurs prévenus ont invoqué leur « liberté d’expression », certains allant jusqu’à exiger du couple présidentiel la publication de photos de grossesse de Brigitte Macron pour « prouver » sa féminité biologique — une dérive que les magistrats ont jugée profondément attentatoire à la dignité humaine.
Cette campagne de haine, partie des marges de l’extrême droite numérique, a depuis traversé les frontières. Aux États-Unis, Candace Owens, influenceuse conservatrice, a repris les mêmes accusations, promettant de « mettre sa réputation en jeu » pour les prouver.
En réponse, les Macron ont saisi la justice américaine : leur avocat, Tom Clare, a confirmé qu’ils présenteront des preuves photographiques et scientifiques pour démontrer l’absurdité de ces affirmations.« C’est bouleversant de devoir en arriver là », a-t-il déploré.
Brigitte Macron, aujourd’hui âgée de 72 ans, n’a jamais souhaité occuper la scène politique.Ancienne professeure de lettres, elle a rencontré Emmanuel Macron lorsqu’il était élève dans son lycée à Amiens. Leur histoire d’amour, souvent caricaturée, s’est concrétisée par un mariage en 2007, alors qu’elle avait 54 ans et lui 29.
Derrière les symboles et les attaques, demeure une réalité humaine : celle d’une femme désormais contrainte de vivre sous un regard suspicieux et cruel, déformé par la machine infernale des réseaux sociaux.
 
                                                                     
							

























