Le gouvernement d’ Emmanuel Macron a estimé ce dimanche qu’après avoir retiré la mesure la plus controversée de sa réforme des retraites, « il n’y a aucune raison » de poursuivre la grève qui a semi-paralysé le pays pendant cinq semaines, mais les syndicats les plus coriaces voient toujours loin fin du conflit
« Il n’y a aucune raison pour que ce mouvement de grève se poursuive. Aujourd’hui, un compromis a été trouvé avec les organisations syndicales qui dialoguent, et tout le monde aspire à retrouver une vie plus facile », a déclaré la ministre des Transports Elisabeth Borne.
Samedi, le gouvernement français a proposé un compromis aux syndicats menant une grève paralysante des transports de plusieurs semaines contre la réforme des retraites, proposant de retirer la proposition la plus contestée qui aurait en fait relevé l’âge de la retraite de deux ans.
« Pour témoigner ma confiance aux partenaires sociaux … je suis prêt à retirer du projet de loi la mesure à court terme que j’avais proposée » pour fixer un soi-disant « âge pivot » de 64 ans à partir de 2027, a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe a écrit dans une lettre aux dirigeants syndicaux un jour après leur rencontre, cherchant à mettre fin à l’action syndicale, qui en est à son 38e jour.
Le message a été délivré alors que des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Paris et d’autres grandes villes lors de la cinquième mobilisation de masse depuis le 5 décembre pour exiger que le gouvernement abandonne la refonte des pensions.
Le gouvernement cherche à fusionner 42 régimes de retraite existants en un système unique basé sur des points qui, selon lui, sera plus juste et plus transparent, mais dont les syndicats craignent que des millions de personnes travaillent plus longtemps pour un versement de retraite plus réduit.
La proposition d’imposer un «âge pivot» de 64 ans que les gens devront travailler jusqu’à avoir droit à une pension à taux plein – deux ans au-delà de l’âge officiel de la retraite, a été particulièrement contrariante.
Vendredi, Macron a défendu la réforme, affirmant que pour que le système de retraite reste viable car un nombre croissant de retraités vivent toujours plus longtemps, « soit on doit cotiser plus, soit il faut accepter de travailler un peu plus longtemps », tout en insistant sur le fait qu’il ne veut pas voir les pensions baisser.
Le gouvernement a déclaré que l ‘«âge pivot» proposé comblerait les déficits de retraite qui devraient monter en flèche au cours des prochaines années, économisant cinq milliards d’euros (5,6 milliards de dollars) d’ici 2023 et quelque 11 milliards d’euros d’ici 2026.
Philippe a déclaré samedi que le concept d’un «âge d’équilibre» resterait partie intégrante de la réforme, bien qu’il n’ait pas précisé ce que cela signifie.
Le Premier ministre a également annoncé qu’il y aurait une conférence, comme demandé par les syndicats, pour étudier les moyens de financer le système de retraite, qui doit présenter des propositions d’ici la fin avril.
En cas d’échec de la conférence, le gouvernement prendra les «mesures nécessaires à l’équilibre» du système d’ici 2027, a averti le Premier ministre.
Mais s’il remplit son mandat, le Parlement pourra intégrer les propositions qui en résulteront dans le projet de loi sur la réforme des retraites.
Le gouvernement cherche à présenter son plan de réforme au gouvernement d’ici janvier et à l’Assemblée nationale avant le 17 février, mais il peut encore être reformulé plus tard.
Cependant, la CGT et d’autres syndicats de l’opposition ont de nouveau convoqué une nouvelle manifestation pour le jeudi 16 janvier prochain, pour la sixième fois depuis le début de la grève, le 5 décembre.
Après 39 jours de grève ininterrompue, l’arrêt sur le transport ferroviaire est le plus long depuis la création de la SNCF en 1938.