Cinq partis tunisiens, au moins, envisagent de voter contre le président du Parlement, Rached Ghannouchi, accusé de ne pas être impartial et de défendre les intérêts de son parti, Ennahda, d’orientation islamo-modérée. La motion de censure pose un « défi supplémentaire pour la stabilité du système politique tunisien, déjà à risque en raison d’allégations de conflit d’intérêts adressée au Premier ministre Elyes Fakhfakh et la demande de démission du premier ministre et tout le » exécutif. Le Dimanche 12 Juillet, Ennahda, qui détient actuellement la majorité des sièges au Parlement et représente le principal parti au sein de la coalition au pouvoir, il a déclaré qu’il soutenait les appels en faveur d’un changement de gouvernement.
Concernant les allégations de corruption Fakhfakh a immédiatement plaidé innocent mais a promis de se retirer si les enquêteurs trouvaient des preuves confirmant la violation réelle des règles de l’État. Le ministère de la lutte contre la corruption a formé, le 30 juin, un comité de contrôle public chargé d’examiner la question et de faire rapport dans un délai de trois semaines. La discussion a eu lieu dans le pays lorsqu’un député indépendant a publié, fin juin, une série de documents montrant que certaines entreprises, dont le Premier ministre détient des actions et des actions, auraient remporté des contrats d’État d’une valeur d’environ 15 millions de dollars. Pour sa défense, Fakhfakh a déclaré qu’il avait vendu les actions des sociétés, mais en même temps qu’il était prêt à faire face à la justice en cas de culpabilité secouée par une controverse interne parmi ses membres, qui soutiennent des idéologies politiques opposées et ont des opinions divergentes sur des questions clés, telles que celle de la réforme économique.
A ces tensions se sont ajoutées les demandes d’un blocus des partis tunisiens qui entendent entamer le processus de méfiance envers le chef du Parlement Ghannouchi. L’homme, selon les rapports de Ammar Mohammed, membre du Attayar centre-gauche ou d’un parti « Courant démocratique », est accusé de nombreuses violations, dont une mauvaise gestion et des décisions unilatérales qui servent des intérêts partisans. Le blocus comprend les partis Tahya Tounes, Attayar, Chaab et Reform, qui font partie de la coalition au pouvoir avec Ennahda. Le parti constitutionnel libre, l’un des plus anciens du pays, dirigé par AbirMoussi, partisan de l’ex-président Zine El Abidine Ben Ali, renversé par la révolution arabe de 2011, mène depuis des semaines une campagne pour expulser Ghannouchi du pouvoir. Le parti de Moussi accuse le président du Parlement de servir les intérêts des Frères musulmans et des alliés étrangers, à savoir la Turquie et le Qatar. Ghannouchi a rejeté toutes les critiques, arguant que les Tunisiens veulent un gouvernement axé sur la politique économique et sociale, pas sur les escarmouches politiques.
Les procédures de retrait de confiance nécessitent la signature de 73 membres de la Chambre pour que la demande soit mise aux voix. Enfin, la méfiance ne sera effective que si 109 législateurs votent pour. Les cinq partis du bloc anti-Ghannouchi comptent environ 90 membres au total.
Le nouveau gouvernement tunisien, dirigé par Fakhfakh, a gagné la confiance du Parlement le 26 février. 129 voix sur 217, l’équipe gouvernementale est composée de 30 ministres et de 2 sous-secrétaires. Il y a plusieurs défis à relever sur le plan économique, après des années de croissance lente, de chômage persistant, de déficit public élevé, de dette croissante, d’inflation et de détérioration des services publics. Pour remédier à cette situation, des dépenses publiques importantes et des réformes politiques sensibles aux subventions énergétiques et aux entreprises publiques sont nécessaires.
Le vote du 26 février est intervenu après que le Parlement tunisien du 10 janvier eut refusé de faire confiance au gouvernement proposé par Habib Jemli, candidat au poste de Premier ministre proposé par Ennahda. Le Premier ministre nommé par le parti islamique n’avait pas obtenu les voix favorables de la majorité de l’Assemblée, s’arrêtant à 72 contre 130 nécessaires.