Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a déclaré que des négociations étaient en cours entre le gouvernement yéménite et les rebelles chiites houthis pour procéder à un nouvel échange de prisonniers.
En réalité, l’une des dernières opérations de ce type a déjà été menée dans le gouvernorat occidental de Ta’izz et a impliqué 22 prisonniers des deux côtés. L’échange de prisonniers est l’un des points stipulés dans l’accord de Stockholm du 13 décembre 2018. Ce dernier est un pacte en vertu duquel les rebelles chiites houthis avaient accepté, entre autres clauses, de se retirer des trois principaux ports du Yémen, Hodeidah, Saleef et Ras Isa, laissant la délégation des Nations Unies mener les activités de suivi et de gestion nécessaires dans la région. Un autre point concerne l’échange de prisonniers entre le gouvernement et les rebelles, soit environ 15 000 détenus.
D’une part, le gouvernement a remis une liste de 8 567 noms à l’envoyé de l’ONU, tandis que, d’autre part, les Houthis ont demandé la libération de 7 000 prisonniers. Cependant, la mise en œuvre de l’accord s’est heurtée d’emblée à plusieurs obstacles en raison de la divergence entre les signataires quant à l’interprétation d’un certain nombre de dispositions. Selon une proposition de l’ONU, l’opération devrait se dérouler en deux phases. Dans un premier temps, le gouvernement yéménite et les Houthis échangeront 1030 prisonniers, tandis que plus tard 390 autres seront libérés pour chaque camp.
Dans ce contexte, le 16 février 2020, à la suite d’une réunion tenue en Jordanie, dans la capitale Amman, les Nations Unies ont indiqué que le gouvernement yéménite et son homologue houthi s’étaient mis d’accord sur la mise en œuvre de la première phase d’échange de prisonniers, dans lequel le nombre de détenus libérés par les deux parties aurait atteint 14 000. Cependant, les opérations militaires des jours suivants et l’escalade en cours ont encore entravé la mise en œuvre de l’accord.
Selon le chef de la délégation du CICR à Sanaa, Franz Rauchenstein, on espère que le processus pourra se poursuivre dans les prochains jours, même si le nombre exact de prisonniers que les deux parties sont actuellement disposées à échanger, ni le moment n’ont été précisés de l’opération. Pour sa part, le Comité s’est déclaré prêt à fournir un appui logistique et à aider les parties, tout en étant conscient que certains points doivent encore faire l’objet d’un accord.
À propos de l’échange qui a eu lieu à Ta’izz, nos sources d’information ont rapporté que cela avait eu lieu en présence du chef du comité des prisonniers houthis, Abdul Qadir Al-Murtada, qui a confirmé que 13 rebelles chiites avaient été libérés, tandis que, de d’autre part, 9 prisonniers libérés affiliés étaient au gouvernement légitime.
Depuis le début de la mi-janvier 2020, le Yémen connaît une escalade qui touche principalement les gouvernorats de M’arib, Jawf et Sana’a. Ceci est à replacer dans le contexte de la poursuite du conflit civil, qui a éclaté le 19 mars 2015, date à laquelle les rebelles houthis ont lancé une offensive pour étendre leur contrôle dans les provinces du sud du Yémen. Les groupes opposés au conflit sont d’une part les rebelles chiites, qui contrôlent la capitale Sanaa, alliés aux forces fidèles à l’ancien président Ali Abdullah Saleh et soutenus par l’Iran et les milices du Hezbollah. De l’autre, il y a les forces fidèles au président yéménite, Rabbo Mansour Hadi, le seul reconnu par la communauté internationale. L’Arabie saoudite est intervenue dans le conflit pour soutenir Hadi, le 26 mars 2015,
Parmi les épisodes les plus récents, le porte-parole de la coalition saoudo-émiratie, le colonel Turki al-Maliki , a rapporté le 6 août que ses forces avaient réussi à intercepter et à frapper un drone « explosif » lancé depuis Hodeidah et se dirigeant vers le Royaume. Saoudien. Cela, selon al-Maliki, montre comment les rebelles continuent de violer l’Accord de Stockholm et sa trêve, sapant la sécurité nationale et internationale, ainsi que les efforts déployés pour mettre en œuvre l’Accord de Stockholm.