Au moins 4 personnes ont été blessées mercredi 11 novembre après l’explosion d’une bombe lors d’une cérémonie de commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale dans un cimetière de la ville de Djeddah, en Arabie saoudite. Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que plusieurs pays européens ont assisté à l’événement par l’intermédiaire de leurs représentants et diplomates.
La cérémonie annuelle de commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale, dans le cimetière non musulman de Djeddah, en présence de plusieurs consulats, dont le français, a été touchée ce matin par une attaque d’EI, qui a fait des blessés de plusieurs personnes », a déclaré le ministère de Paris, ajoutant: « La France condamne fermement cette attaque lâche et injustifiable ».
L’explosion a été confirmée par un responsable grec qui a préféré garder l’anonymat. «Il y a eu une sorte d’explosion dans le cimetière non musulman de Djeddah. Il y a quatre blessés légers, dont un Grec », a révélé la source, sans fournir plus de détails.
La France a exhorté ses citoyens résidant dans le Royaume à être « en alerte maximale », notamment au vu des tensions entre l’Europe et le monde musulman, qui se sont accrues après la décapitation d’un enseignant en banlieue parisienne le 16 octobre. Samuel Paty, qui avait montré en classe des caricatures du prophète Mahommed lors d’une leçon sur la liberté d’expression.
Le président français Emmanuel Macron assistait, comme d’autres chefs d’État, à une cérémonie commémorative de la Première Guerre mondiale à Paris au moment de l’explosion de Djeddah. Plusieurs pays ont célébré le 102e anniversaire de l’armistice signé par l’Allemagne et les pays alliés pour mettre fin à la guerre de 1914-18.
L’incident d’aujourd’hui est le deuxième du genre à se produire dans la ville saoudienne en quelques semaines. Le 29 octobre, un citoyen saoudien armé d’un couteau a été arrêté après avoir blessé un garde au consulat de France à Djeddah. Le même jour, dans l’église Notre-Dame de Nice, dans le sud de la France, un homme a tué 3 personnes, deux femmes et un homme, et en a blessé d’autres, dans ce qu’on a appelé une « terrible attaque terroriste ». Le maire de la ville, Christian Estrosi, avait évoqué une « scène d’horreur », avec l’une des victimes tuée de façon « horrible », « comme le professeur », en référence à la décapitation du professeur de français Paty.
L’Arabie saoudite, qui abrite les sites les plus sacrés de l’islam, a sévèrement critiqué les caricatures du prophète Mahomet mais, en même temps, a condamné « avec force » l’attaque du mois dernier contre Nice. De grandes manifestations ont éclaté dans de nombreux pays à majorité musulmane après que Macron eut déclaré vouloir défendre fermement le droit à la liberté de la presse et donc aussi à la publication de caricatures. Des groupes islamiques, pour la plupart radicaux, ont exhorté la population de divers pays du Moyen-Orient, dont la Syrie et l’Irak, à organiser des manifestations dans une perspective «anti-française».
Macron a récemment, en plus d’avoir promis de s’engager à lutter contre le « séparatisme islamique », a défini l’islam comme une religion « en crise » dans le monde entier et a déclaré que le gouvernement présentera un projet de loi en décembre pour contrer les franges les plus radicales de l’islamisme. Dans le même temps, après les déclarations du chef de l’Elysée, une campagne de boycott des produits français, notamment alimentaires, dans les supermarchés des pays arabes et en Turquie, s’est répandue sur les réseaux sociaux. Hashtags de Boycott sont devenus à la mode dans des États comme le Koweït, le Qatar, la Palestine, l’Égypte, l’Algérie, la Jordanie, l’Arabie saoudite et la Turquie. le samedi 31 octobre, Macron a partiellement révisé sa position, déclarant qu’il comprenait pourquoi les musulmans se sentaient choqués par les caricatures, mais ajoutant que le rôle du président était celui de » promouvoir le calme et en même temps protéger le droit à la liberté d’expression ».