Le Premier ministre libanais désigné, Saad Hariri, a démissionné de son poste, après avoir échoué à former un nouveau gouvernement au cours des huit derniers mois.
Hariri a démissionné à la suite d’une rencontre avec le président libanais, Michel Aoun, dans sa résidence du palais de Baabda à Beyrouth. Après des entretiens avec le chef de l’Etat, Hariri s’est adressé à la presse et a déclaré qu’Aoun avait demandé certains amendements jugés essentiels et que les deux ne seraient pas en mesure de s’entendre. Aoun a déclaré que Hariri avait déjà décidé de se retirer avant leur réunion et rejetterait tout amendement lié aux changements de ministères, leur répartition entre les factions et les noms qui leur sont associés.
À la suite de ces annonces, des partisans de Hariri et de son parti du Mouvement du futur sont descendus dans les rues, bloquant les routes avec des pneus en feu et des poubelles en feu dans divers quartiers de Beyrouth. Près de la cité sportive de la capitale libanaise, des manifestants se sont heurtés à des policiers en tenue anti-émeute, tandis que de grandes artères de circulation au sud de Beyrouth étaient bloquées. De même, la circulation a également été interrompue sur d’autres routes dans la ville nord de Tripoli et la ville sud de Sour.
Le 14 juillet, Hariri a présenté une nouvelle proposition au président, Michel Aoun, pour une éventuelle équipe gouvernementale composée de 24 ministres spécialistes technocratiques, loin de toute alliance politique, en ligne avec la soi-disant « initiative française », avancée par le président. Emmanuel Macron au lendemain de l’explosion qui a frappé le port de Beyrouth le 4 août 2020.
Le conflit entre Hariri et Aoun aurait surgi concernant la taille et la répartition du nouveau gouvernement. Aoun avait fait valoir que la proposition de Hariri manquait de représentation chrétienne et que le Premier ministre désigné rejetait le système sectaire de partage du pouvoir du pays. Pour sa part, Hariri a accusé Aoun de vouloir une participation trop importante dans le gouvernement. Alors que Hariri semble vouloir un mini-gouvernement de spécialistes, Aoun et son gendre, Gebran Bassil, ont été accusés de vouloir nommer uniquement des ministres chrétiens et ses propres alliés.
En ce moment, des tentatives sont en cours au Liban pour rétablir un gouvernement dans le pays suite à la démission du dernier Premier ministre, Hassan Diab, actuellement toujours à la tête du « gouvernement de tutelle », qui avait démissionné de son poste le 10 août dernier suite aux demandes. de la population, lors des manifestations qui ont éclaté dans le pays suite à l’explosion du port de Beyrouth.