Les Irakiens ont commencé à voter lors des élections législatives anticipées, que le président irakien Barham Salih a décrites comme une opportunité de reconstruire le pays, deux ans après qu’une vague de protestations anti-gouvernementales a balayé le pays.
L’Irak est aux prises avec une crise économique, une corruption endémique et une division sectaire.
Les analystes excluent que les élections, les cinquièmes depuis l’invasion menée par les États-Unis en 2003, apporteront un changement majeur dans l’arène politique en Irak.
Les Nations Unies et l’Union européenne ont déployé des observateurs pour suivre le vote.
Les élections ont lieu un an plus tôt que leur date initiale, dans une rare concession au mouvement de protestation dirigé par des jeunes qui a éclaté en 2019 contre une classe politique largement blâmée pour la corruption, le chômage et l’effondrement des services publics.
Les attentes indiquent un taux de participation record. Le nombre d’électeurs est de 25 millions.
La participation électorale montrera à quel point les électeurs ont confiance dans une démocratie encore jeune.
On s’attend à ce que les groupes appartenant à la majorité chiite restent au pouvoir, comme c’est le cas depuis le renversement du régime sunnite de Saddam Hussein en 2003.
Des centaines de personnes ont été tuées lors de manifestations en Irak depuis 2019 et des dizaines de militants antigouvernementaux ont été tués, kidnappés ou intimidés ces derniers mois, des groupes armés fidèles à l’Iran étant accusés d’être à l’origine des violences.
De nombreux militants ont appelé au boycott des élections.
Selon Ramzi Mardini, du Pearson Institute de l’Université de Chicago, le vote était « peu susceptible d’être un agent de changement ».
Il a ajouté : « Les élections sont censées être un signe de réforme, mais ironiquement, ceux qui prônent la réforme choisissent de ne pas participer pour protester contre le statu quo ».
Les forces de sécurité, les personnes déplacées et les prisonniers ont voté vendredi par anticipation.
La capitale, Bagdad, a vu s’intensifier les mesures de sécurité à l’extérieur des bureaux de vote.
Les forces de sécurité sont passées samedi dans les rues de Bagdad, faisant retentir des sirènes et de la musique et appelant les électeurs à se rendre dans les bureaux de vote dimanche.
« Le vote mène à la réalisation de vos revendications », a déclaré un enregistrement provenant des haut-parleurs des voitures de police.
L’Irak souffre de corruption et de crise économique. Près d’un tiers de sa population vit dans la pauvreté et n’a pas accès aux soins de santé, à l’éducation et à l’électricité, malgré la richesse pétrolière du pays.
La menace de violence augmente au milieu de la propagation des factions armées et de la résurgence des activités de l’Etat islamique.
Les gouvernements occidentaux, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, ont appelé mercredi toutes les parties à « respecter l’état de droit et l’intégrité du processus électoral ».
La scène politique irakienne reste profondément divisée sur des questions sensibles, notamment la présence des forces américaines et l’influence de l’Irak