Des milliers de manifestants soudanais se sont rassemblés jeudi contre l’assassinat de quatre étudiants, alors que les responsables de la protestation et les généraux au pouvoir devaient reprendre les pourparlers afin de résoudre les derniers problèmes en matière de transition vers un régime civil.
La tragédie a frappé lundi le soudan à Al-Obeid, lorsque quatre lycéens ont été tués lors d’une manifestation contre la pénurie croissante de pain et de carburant dans la ville du centre du Soudan.
Le général Jamal Omar, haut responsable du conseil militaire au pouvoir, a accusé des membres des forces de soutien rapide paramilitaires redoutées d’avoir ouvert le feu sur ce qui était un rassemblement d’étudiants à Al-Obeid.
Les dirigeants de la manifestation ont appelé à une marche d’un « million de personnes » dans tout le pays pour condamner les meurtres, qu’ils ont également imputés à RSF.
Des manifestants ont défilé jeudi dans plusieurs zones de Khartoum, en tenant compte des appels lancés au rassemblement de masse pour « demander justice » pour les personnes tuées à Al-Obeid et pour d’autres violences liées aux manifestations.
« Où est le comité d’enquête? » Des manifestants ont scandé alors qu’ils marchaient dans les quartiers de la capitale, lieux de manifestations régulières depuis leur première manifestation en décembre contre le régime du président Omar al-Bachir, aujourd’hui déchu.
De nombreux habitants de Khartoum portaient les drapeaux du pays et les photos de certaines des personnes tuées au cours de la campagne de protestation qui durait depuis plusieurs mois.
Les manifestants se sont également rassemblés à Al-Obeid, la ville côtière de la mer Rouge, à Port-Soudan, dans l’État du Nil Blanc et dans la ville centrale de Madani, ont déclaré des témoins.
« Le rassemblement avait initialement été arrêté à coups de matraque par un groupe des forces de RSF gardant une banque proche, Cette action a provoqué la réaction de certains étudiants qui ont lancé des pierres sur les forces » a déclaré Omar.
« Certains membres de la force ont alors agi à titre individuel pour ouvrir le feu sur les manifestants. Nous avons identifié les personnes qui ont tiré des balles réelles et qui ont tué six personnes », a-t-il ajouté.
Un médecin de l’hôpital Al-Obeid qui a été blessé a déclaré à l’AFP que quatre les personnes tuées étaient des étudiants.
Des médecins liés au groupe de protestation Alliance pour la liberté et le changement ont déclaré que plus de 250 personnes avaient été tuées lors de violences liées aux manifestations depuis décembre.
La principale revendication des manifestants a été d’instaurer un régime civil, mais les pourparlers avec les généraux ont été suspendus à plusieurs reprises dans un climat de violence régulière qui a culminé le 3 juin lorsque des hommes armés ont dispersé un camp de protestation d’une semaine.
Les pourparlers ont repris le mois dernier après une intense médiation des diplomates éthiopiens et de l’Union africaine. Les deux parties ont signé un accord de partage du pouvoir le 17 juillet visant à former un organe de gouvernement conjoint civile et militaire.
Plusieurs questions clés restent en suspens, mais les pourparlers ont été suspendus après le massacre d’Al-Obeid.