En ce jour historique, environ 1,9 million de Mauritaniens sont appelés à voter pour élire leur président. Avec sept candidats en lice, cette élection offre une chance aux électeurs de choisir entre la continuité représentée par le président sortant Mohamed Ould Ghazouani et l’alternance démocratique proposée par ses adversaires.
Mohamed Ould Ghazouani, qui se présente comme le garant de la stabilité et de la continuité, est opposé par six candidats civils prônant une rupture avec le passé. Ces derniers mettent en avant des programmes centrés sur la lutte contre la corruption et la création d’emplois pour les jeunes, un enjeu majeur dans un pays où 60 % de la population a moins de 25 ans.
Parmi les candidats, deux ont déjà participé aux élections présidentielles précédentes. Biram Dah Abeid, militant des droits de l’homme et député, a terminé deuxième lors des deux dernières élections présidentielles. Mohamed Lemine Elwavi, haut fonctionnaire du Trésor mauritanien, est également en lice. Les autres candidats incluent des figures nouvelles comme Hamadi Ould Sid’ El Moctar du parti islamiste Tawassoul, Mamadou Bocar Ba, enseignant à la retraite, El Id Mohameden M’bareck, avocat et député, et Outouma Soumare, professeur en neurochirurgie.
Le vote des jeunes constitue un enjeu central de ce scrutin. Avec un taux de chômage de 24 % chez les 15-24 ans, selon l’Organisation internationale du travail, les candidats devront convaincre cette tranche de la population de leur capacité à répondre à leurs aspirations et à créer des opportunités économiques.
La transparence du scrutin est une préoccupation majeure. Trente observateurs de l’Union africaine, six de la Francophonie et trois experts électoraux de l’Union européenne surveilleront l’élection. En outre, 750 observateurs mauritaniens déployés par l’Observatoire national veilleront au bon déroulement du processus électoral, bien que leur impartialité soit contestée par l’opposition.
Mohamed Ould Ghazouani se présente comme le garant de la stabilité, ayant réussi à contenir la menace jihadiste, contrairement à ses voisins sahéliens. Son programme met l’accent sur l’aide aux plus démunis et sur les jeunes. Cependant, son premier mandat a été marqué par les défis de la pandémie de Covid-19 et les répercussions économiques de la guerre en Ukraine.
La Mauritanie espère une croissance économique favorable entre 2024 et 2026, avec une estimation de 4,9 % en moyenne grâce au lancement de la production de gaz au second semestre 2024. L’inflation, qui a atteint un pic de 9,5 % en 2022, devrait diminuer à 2,5 % en 2024, selon les prévisions de la Banque mondiale.
Les principaux concurrents de Ghazouani, Biram Dah Abeid et Hamadi Ould Sidi El Mokhtar, prônent des réformes radicales et mettent en garde contre des fraudes électorales potentielles. Ils accusent la Commission électorale nationale indépendante de ne pas garantir un scrutin équitable.
Cette élection présidentielle en Mauritanie se déroule sous le signe de la promesse de changement portée par plusieurs candidats face à un président sortant qui mise sur la stabilité et la continuité. Le vote des jeunes, la transparence du scrutin et les perspectives économiques sont des enjeux déterminants pour l’avenir politique de la Mauritanie.