La récente décision de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) d’exclure trois candidats de la présidentielle tunisienne prévue pour le 6 octobre prochain a provoqué une onde de choc dans le pays. Seuls Kaïs Saïed et deux autres candidats ont été autorisés à se présenter, tandis que Abdellatif Mekki, Mondher Zenaïdi et Imed Daïmi ont été écartés. Cette décision a suscité des manifestations à Tunis, dénonçant une répression politique flagrante orchestrée par le président sortant contre ses rivaux.
L’UGTT, principale centrale syndicale tunisienne, a vigoureusement condamné l’exclusion de ces candidats, la qualifiant de « violation grave » des lois électorales et des principes démocratiques. Selon l’UGTT, cette décision semble s’inscrire dans une stratégie de manipulation politique orchestrée pour favoriser le président Saïed. Les candidats écartés – Mekki, ancien dirigeant d’Ennahdha, Zenaïdi, ancien ministre sous Ben Ali, et Daïmi, ancien conseiller de Moncef Marzouki – étaient perçus comme des adversaires redoutables pour le président sortant. Leur exclusion semble viser à réduire la concurrence et à garantir une réélection sans véritable compétition.
L’exclusion de ces figures politiques met en lumière une crise profonde au sein du processus électoral tunisien, exacerbée par la réintégration antérieure de ces candidats par le Tribunal administratif. Cette décision révèle des tensions croissantes et des dérives autoritaires qui menacent la transparence et l’équité du scrutin. L’Isie, en écartant ces candidats, compromet gravement les conditions nécessaires à une élection libre et démocratique. Ce climat de partialité et de manipulation institutionnelle alimente les inquiétudes quant à l’avenir démocratique de la Tunisie.
La décision d’exclure Mekki, Zenaïdi et Daïmi pourrait avoir des répercussions majeures sur le processus électoral. Ces candidats étaient perçus comme capables de provoquer un second tour et de contester sérieusement la réélection de Saïed. Leur exclusion pourrait non seulement fausser le résultat de l’élection, mais aussi entraîner des complications juridiques, notamment pour Ayachi Zammel, un autre candidat actuellement en garde à vue pour falsification présumée de parrainages.
Malgré un déclin relatif de son influence depuis la révolution, l’UGTT reste un acteur clé du paysage politique tunisien. La centrale syndicale a joué un rôle crucial dans la transition démocratique et continue d’alerter sur les risques d’un processus électoral biaisé. Elle appelle à la préservation des principes démocratiques fondamentaux, soulignant que la situation actuelle menace gravement la crédibilité et la légitimité du processus électoral tunisien.
En somme, l’exclusion controversée de ces candidats et les accusations portées contre l’Isie révèlent des tensions croissantes en Tunisie. Ces événements soulignent les défis auxquels le pays est confronté pour garantir un processus électoral équitable et transparent, mettant en lumière les enjeux cruciaux pour l’avenir démocratique de la Tunisie. La crise actuelle met en évidence les dérives autoritaires en cours et la manipulation des institutions pour servir des intérêts politiques spécifiques, menaçant ainsi les fondements même de la démocratie tunisienne.