Le 26 octobre 2024, une cérémonie marquante s’est tenue à Bakri, dans le gouvernorat d’Ariana, au nord de la Tunisie, où l’ambassadeur d’Arabie Saoudite, Abdulaziz bin Ali Al-Saqr, et la ministre tunisienne de l’Équipement et de l’Habitat, Sarra Zaafrani Zenzri, ont supervisé la livraison de 1 568 logements financés par le Fonds saoudien pour le développement. Cet événement symbolise le soutien indéfectible de l’Arabie Saoudite au développement socio-économique tunisien.
La phase initiale de ce projet, qui se déroule dans plusieurs gouvernorats tunisiens, prévoit la construction de 4 715 logements sociaux, soutenue par un financement concessionnel de 150 millions de dollars de la part du fonds saoudien. Cette initiative vise à fournir des logements décents aux citoyens tunisiens, un besoin pressant dans un contexte économique délicat.
Le ministre tunisien a exprimé sa reconnaissance à l’Arabie Saoudite, saluant le rôle crucial de ce pays dans le soutien des projets de développement en Tunisie. Al-Saqr, de son côté, a félicité les familles bénéficiaires, affirmant l’engagement du fonds saoudien à réaliser ses projets dans les différentes régions du pays.
Ce soutien ne se limite pas au secteur du logement. Un contrat de 85 millions de dollars a été signé récemment pour la construction et l’équipement de l’hôpital universitaire Roi Salman bin Abdulaziz à Kairouan. Ce projet vise à établir un pôle sanitaire régional, réduisant ainsi les déplacements nécessaires pour les soins médicaux et contribuant à l’équilibre du développement entre les régions tunisiennes.En acceptant un soutien financier substantiel, le pays risque de compromettre son autonomie décisionnelle. Cette dynamique pourrait engendrer une influence excessive de l’extérieur sur les priorités de développement tunisiennes, redéfinissant les besoins locaux selon des intérêts étrangers. Bien que le financement saoudien soit essentiel dans le contexte économique actuel, il soulève des inquiétudes quant à la capacité de la Tunisie à gérer ses propres priorités.
Bien que la livraison de logements sociaux et d’infrastructures sanitaires réponde à des besoins pressants, elle peut être perçue comme une solution temporaire, dénuée d’un véritable plan de développement durable. La simple construction de logements ne résout pas les problèmes structurels fondamentaux auxquels fait face l’économie tunisienne, tels que le chômage, les inégalités et la corruption. En l’absence d’une stratégie d’accompagnement englobant la formation professionnelle, la création d’emplois et l’accès aux services sociaux, ces projets pourraient se transformer en réalisations superficielles, incapables d’engendrer un changement durable dans la vie quotidienne des citoyens.