Le mercredi 22 janvier 2025, des militants de la société civile se sont rassemblés devant le ministère de la Justice à Tunis pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une instrumentalisation politique de la justice à l’encontre de Sihem Ben Sedrine. En détention depuis 165 jours, elle est poursuivie dans une affaire de « falsification » liée au rapport final de l’IVD, une accusation qu’elle rejette fermement.
Sihem Ben Sedrine, militante emblématique des droits humains et ancienne présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), a entamé une grève de la faim illimitée depuis la prison de Manouba. Âgée de 75 ans, elle proteste contre son incarcération qu’elle qualifie d’arbitraire, ainsi que contre les tentatives de démantèlement des acquis de la justice transitionnelle en Tunisie.
Le mercredi 22 janvier 2025, des militants de la société civile se sont rassemblés devant le ministère de la Justice à Tunis pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une instrumentalisation politique de la justice à l’encontre de Ben Sedrine. En détention depuis 165 jours, elle est poursuivie dans une affaire de « falsification » liée au rapport final de l’IVD, une accusation qu’elle rejette fermement.
Le 1er août 2024, un juge d’instruction du Pôle judiciaire économique et financier avait ordonné la suspension conservatoire de Ben Sedrine, qui a dirigé l’IVD entre 2014 et 2018. Cette décision s’inscrivait dans le cadre d’une enquête initiée en février 2023 à la suite d’une plainte déposée par un ancien membre de l’IVD.
Sihem Ben Sedrine est actuellement détenue dans une prison pour femmes à Manouba. Selon son avocat Ayachi Al-Hammami, il n’existe aucun fondement juridique pour justifier cette détention prolongée, qui vise à réprimer son engagement en faveur des droits humains. Il a également souligné l’absence de progrès dans l’enquête, tandis que la justice continue de rejeter les demandes de libération provisoire déposées par son équipe de défense.
Pour les militants, le cas de Sihem Ben Sedrine illustre la détérioration alarmante de la situation des droits humains en Tunisie. Des dizaines de personnalités politiques, journalistes et défenseurs des droits humains ont été arrêtés sous des accusations graves telles que le complot contre la sûreté de l’État ou le terrorisme. Ces mesures sont perçues comme des représailles à l’encontre de ceux qui s’opposent à la politique de centralisation du pouvoir exercée par le président Kais Saied.
Les manifestations en soutien à Sihem Ben Sedrine se multiplient. Ses partisans appellent à une mobilisation nationale et internationale pour exiger sa libération immédiate et celle de tous les prisonniers d’opinion en Tunisie.